Canton d’Orford: le bruit et la vitesse sur Alfred-Desrochers irritent des résidents
CIRCULATION. Des résidents d’un quartier érigé le long du chemin Alfred-Desrochers demandent au Canton d’Orford et au ministère des Transports du Québec d’agir rapidement pour régler des problèmes de bruit et de vitesse causés par des usagers «irrespectueux».
Claude Jean fait partie des propriétaires demeurant dans le développement privé du Clos des Pins, situé tout près de l’intersection de la route 141 et du chemin Alfred-Desrochers. Il s’agit d’un secteur où plusieurs dizaines de milliers de véhicules circulent chaque année, notamment des touristes se dirigeant au parc national du Mont-Orford.
Le problème, selon M. Jean, est que plusieurs usagers de la route circulent sans aucune considération pour les citoyens demeurant à proximité. «Tout l’été, le bruit est infernal, à un point tel qu’on ne peut même pas profiter de notre terrasse, déplore-t-il. Les motos font un vacarme avec leur silencieux modifié, les camions utilisent leurs freins Jacob constamment et certains automobilistes font même crisser leurs pneus.»
L’homme qui demeure à cet endroit depuis quatre ans est d’avis que la situation est pire depuis que des arrêts obligatoires ont été installés à l’intersection en question. «Quand les voitures ou les motos repartent, plusieurs s’en donnent à cœur joie en enfonçant la pédale d’accélération. Et la limite a beau être de 50 km/h sur cette partie de la route Alfred-Desrochers, très peu de gens la respectent. Avoir su que c’était comme ça, on n’aurait jamais déménagé ici», est d’avis le citoyen.
Sans vouloir être prophète de malheur, Claude Jean est convaincu qu’un accident grave se produira tôt ou tard dans le secteur, où cohabitent également de nombreux marcheurs et cyclistes. Il rappelle aussi que des chevreuils traversent la route régulièrement. «On a fait des démarches avec la Municipalité et le gouvernement, mais c’est toujours très compliqué. Pourtant, ce qu’on demande est d’une grande simplicité; c’est le respect. Des solutions, il en existe plusieurs comme l’ajout de signalisation. Chose certaine, il faut qu’il se passe quelque chose», soutient-il.
Ce dernier compte lancer une pétition sous peu pour faire pression sur les élus. Il soutient qu’en plus de son quartier d’une quarantaine de portes, un développement voisin aménagé de l’autre côté de la rue éprouve également les mêmes problématiques.
DES POUVOIRS LIMITÉS
La mairesse d’Orford, Marie Boivin, se dit sensible à ce que vivent ces résidents. Elle croit d’ailleurs que cet enjeu devrait faire l’objet d’un débat de société qui va au-delà de la Municipalité. «Il est prouvé que la pollution sonore a des impacts importants sur la santé physique et psychologique. Quand des gens se plaignent de bruits, ça m’interpelle toujours, car à mon avis, tout le monde devrait pouvoir jouir de sa propriété. Ce n’est pas normal que des résidents doivent endurer le bruit excessif des motos et des voitures. Ce sont les usagers de la route qui devraient être contraints de circuler dans le respect des gens qui vivent à proximité des routes», est d’avis Mme Boivin.
Cette dernière reconnaît toutefois que les pouvoirs des élus locaux sont limités, notamment en raison du fait qu’il s’agit d’une route provinciale. Elle demeure ouverte à trouver des pistes de solution et assure qu’elle demandera à la Régie de police de Memphrémagog davantage de patrouilles dans le secteur.