Canton de Potton: des apiculteurs lancent un cri du cœur

APICULTURE. Les propriétaires de la Ferme Api M.D. du Canton de Potton lancent un appel à tous pour surmonter une épreuve qui les affligent depuis les derniers mois. En raison des mauvaises conditions météorologiques, ils ont essuyé des pertes financières majeures, si bien que l’avenir de leur entreprise est en péril. Vivant de la production du miel depuis maintenant sept ans, David Marchand-Duchesneau et Maude Tougas ont vu leur production être saccagée en 2018. Les journées froides qui se sont multipliées l’hiver dernier ont empêché les reines d’abeille de pondre, et aux ouvrières de collecter le pollen ainsi que le nectar pour reconstituer les ruches. Si bien que la majorité des abeilles sont mortes, causant la perte d’une grande partie de leur production qui totalise environ 200 ruches. «On a vraiment travaillé fort pour réduire les pertes et restaurer les ruches, mais le mal était fait, explique Mme Tougas. En moyenne chaque année, nous en perdons 15%, mais jamais 60% comme ce fut le cas cette fois-ci. La seule solution est d’acheter de nouvelles ruches, mais ce sont des coûts très importants.» Puisque l’année 2018 s’est conclue par une baisse importante de la production de miel, les revenus de l’entreprise ont chuté drastiquement. Pour cette entreprise familiale, il s’agit d’un dur coup puisque les abeilles sont leur seul gagne-pain. «Disons que ç’a été une année très stressante, surtout que nous avons trois jeunes enfants. Nous devons subvenir aux besoins de notre famille, tout en relevant notre entreprise. C’est un fardeau énorme sur nos épaules et la campagne de financement va nous aider à mieux respirer», espère-t-elle. Plus déterminés que jamais En sollicitant la générosité du public, Mme Tougas et son conjoint avouent ressentir un certain malaise. D’ailleurs, ils n’avaient jamais pensé que le sociofinancement puisse être une solution. L’idée est plutôt venue de leur entourage, qui s’est rendu compte de l’urgence de la situation. «Nous ne sommes vraiment pas technos. L’entreprise n’a même pas de site Internet, ni de page Facebook, avoue la productrice. Notre clientèle, on l’a bâti avec le bouche-à-oreille. C’est peut-être ce lien plus personnel qui incite les gens à nous soutenir de la sorte. Jusqu’à présent, il y a vraiment une belle réponse.» À ce jour, la levée de souscription avait recueilli plus de 6000 $. Il s’agit d’un bon départ, mais il en reste encore à faire pour atteindre l’objectif de 12 000 $. Ils espèrent y arriver d’ici le temps des Fêtes, question de se mettre déjà au travail en vue de la prochaine saison. «Plusieurs apiculteurs sont en difficulté. Certains abandonnent, tandis que d’autres, comme nous, sont déterminés à réussir. Et Mansonville est l’endroit parfait pour y parvenir puisqu’il n’y a pas de pesticide et la flore est diversifiée. Notre travail est également une façon de contribuer à sauver les abeilles, qui sont plus que jamais menacées. Il ne faut pas oublier que le tiers de notre assiette provient du travail des abeilles», conclut Maude Tougas. Pour faire un don, il suffit de cliquer ici.