Camions de cuisine de rue à Magog: «il faut arrêter d’avoir peur de la compétition»

AFFAIRES. Le refus de la Ville de Magog de permettre la venue des camions de cuisine de rue lors du marché public ne fait pas que des heureux. Contrairement à certains commerçants qui ont vite dénoncé cette idée, d’autres la voyaient d’un bon œil.

Ann-Renée Tisseur fait partie de ces restaurateurs qui s’adonnent à la cuisine de rue. Au lieu d’un camion traditionnel, la femme d’affaires et son conjoint utilisent une remorque pour installer leur fumoir lors d’événements. Ils ont notamment pris part à la Fête des neiges de Magog et au Festival de bière La Grande Coulée.

Ayant tenu le resto La Retenue au centre-ville durant quelques années, la Magogoise sait que la restauration est un milieu difficile. Toutefois, elle demeure convaincue que la nouveauté doit être vue comme une solution et non une menace. «La décision de la Ville ne me touche pas professionnellement, car je n’avais aucune intention de participer au marché public, tient à préciser Ann-Renée Tisseur. Mais personnellement, je trouve cela vraiment plate. Le marché public essaie de se développer et au lieu d’aider les organisateurs, on leur met des bâtons dans les roues. Pourtant, nous avons tout intérêt à ce que leur projet fonctionne.»

La restauratrice croit que l’argument des taxes et de la compétition déloyale, avancé par les opposants, est loin de tenir la route. Pour elle, les nouveaux projets doivent être perçus comme une opportunité d’affaires. «Il faut arrêter d’avoir peur de la compétition. Au contraire, c’est parfois ce qu’il faut pour innover et essayer de nouvelles choses. Et il y a une différence entre autoriser les «foodtruck» n’importe où et n’importe quand, que seulement quelques heures, une fois par semaine, à un endroit précis et de manière encadrée», conclut Ann-Renée Tisseur.

 

À l’image du «biergarten»

Tout en comprenant l’inquiétude exprimée par certains restaurateurs, la mairesse Vicki-May Hamm croit aussi qu’un compromis aurait été souhaitable dans ce dossier. «J’ai toujours été de celles qui pensent que plus on attire de gens, plus c’est payant pour tout le monde. Ce n’est pas pour rien que les McDonald’s et Burger King de ce monde sont souvent voisins. Je trouvais que l’idée des camions de cuisine de rue au marché public en était une bonne, comme celle du «biergarten» au centre-ville. Mais on le saura jamais, car on ne l’expérimente pas», affirme Vicki-May Hamm.

Rappelons qu’Éric Graveson (Pub Le Chalet) et Alain Roger (Table Alain Roger) ont fait connaître leur mécontentement aux élus, le 18 mars dernier, quant à une éventuelle venue des «foodtruck» à la plage des Cantons (voir autre texte).