Bruno Duquet a vécu l’humiliation en revoyant ses anciens clients

GUÉRISON. Lorsqu’il s’est retrouvé à emballer l’épicerie d’anciens collègues ou clients, Bruno Duquet a vu son égo et sa fierté fondre comme neige au soleil. Mais il demeurait convaincu de pouvoir retrouver un jour son amour propre, et même, aider les autres à traverser des épreuves.

Pendant 27 ans, M. Duquet a mené une vie professionnelle relativement prospère dans le monde de l’immobilier à Magog.

Succès dans la vente, propriétaire d’une petite galerie d’art, niveau de vie élevé, tout semble lui sourire.

Les choses se mettent à mal virer lorsqu’il se lance dans un projet d’unités de condominiums. «En l’espace de trois ans (de 2010 à 2013), tout s’est écroulé. Les condos ne se vendaient pas, et en plus d’avoir tout financé, je devais continuer à assumer les frais d’entretien. Les dépenses à supporter étaient énormes. Il y a même eu des problèmes d’affaissement de terrain et je me suis retrouvé avec des poursuites sur le dos. Vraiment, tout allait mal», se remémore-t-il.

Criblé de dettes, il perd tous ses biens en 2013. «On a saisi ma voiture, mon bureau et tout ce qui pouvait avoir une certaine valeur. J’avais même acheté la maison de mes parents pour en faire une résidence bigénérationnelle, et on s’est tous retrouvé à la rue», se désole-t-il.

«Au cours de cette période noire, j’avais remporté un lot de 67 000 $ à la loto. Évidemment, je n’ai jamais vu la couleur de cet argent», ajoute-t-il.

Emballeur au Costco

Devant subvenir à ses besoins, Bruno Duquet obtient un emploi de commis au magasin Costco de Sherbrooke.

Bien qu’il adorait cette compagnie, il reconnaît avoir vécu beaucoup d’humiliation en occupant ce poste durant neuf mois. «Je rencontrais régulièrement des anciens collègues de travail ou d’ex-clients à qui j’avais déjà vendu une maison. Il y avait un profond malaise, autant de leur côté que du mien. Certains changeaient même de caisse pour  ne pas avoir à me croiser», explique-t-il, sans aucune amertume.

«Moi qui avais toujours eu un égo surdimensionné, voilà que je me retrouvais à emballer leur épicerie. Pour chaque article que je mettais dans le panier, il y avait une partie de mon égo qui disparaissait», reconnaît-il, en avouant avoir eu des pensées suicidaires à certaines occasions.

La métaphysique à la rescousse

Parallèlement à son emploi chez Costo, Bruno Duquet effectue un retour aux études à temps partiel.

Fasciné depuis longtemps par tout ce qui touche les rêves, l’esprit ou l’énergie, il opte pour un cours de métaphysique. «La métaphysique est tout ce qui va au-delà du domaine physique, ce qui ne peut être mesuré ou expliqué. Depuis que je suis jeune, je fais de la visualisation. Mais je l’ignorais à l’époque, car je ne savais pas ce que c’était», donne-t-il à entendre.

De fil en aiguille, il s’initie à la méditation, s’adonne à l’écriture d’un livre et complète une formation de conférencier. Depuis un an, il travaille également comme directeur des ventes chez Habitation KYO, à Eastman.

Et voilà qu’aujourd’hui il s’apprête à lancer son premier livre, «Ma Thérapie», tout en offrant ses services comme coach de vie et conférencier à travers  la province. «Ma conférence s’intitule «Rêver, c’est vivre». C’est important de se rattacher à ses rêves et de ne pas se limiter à l’espace-temps. Quand on cesse de rêver, on cesse de vivre», met-il en garde.

Ayant lui-même édité et mis en marché le livre «Ma Thérapie», M. Duquet lancera officiellement son ouvrage le 25 janvier prochain au Centre d’interprétation du Marais.

Il offrira du même coup la conférence qu’il mijote depuis quelques mois et qui propose des outils pour guérir certaines blessures intérieures. «Ce livre m’a sauvé la vie. Il donne des trucs pour changer des choses, un pas à la fois. Il aborde aussi la méditation et explique comment on peut la pratiquer. Depuis trois ans, je médite moi-même 30 minutes chaque jour avant d’aller travailler», affirme l’auteur et conférencier.

«Au début, je n’aimais pas vraiment ça, car ça ne me faisait rien. Mais, c’est comme toute chose, il faut se donner du temps pour apprendre», estime-t-il.

Pour en apprendre davantage: www.brunoduquet.com