Bolton-Est interdit les constructions à plus de 350 mètres d’altitude

ENVIRONNEMENT. La Municipalité de Bolton-Est durcit le ton pour protéger son environnement naturel. Elle interdira notamment les maisons à plus de 350 mètres d’altitude. Elle limitera aussi les constructions en agrandissant jusqu’à 60 mètres la zone de protection des milieux humides.

Ces nouveaux règlements d’urbanisme sont plus sévères que les recommandations de la MRC de Memphrémagog. Bolton-Est serait également dans les pionnières régionales dans ces deux aspects, aux dires de la mairesse Joan Westland-Eby. «Nos règlements seront désormais plus musclés, convient-elle. D’autres Municipalités pourraient nous imiter même si nos décisions soulèvent des inquiétudes et des interrogations.»

Bolton-Est interdira la construction des maisons sur les flancs et les sommets de montagne afin de limiter l’érosion et protéger les paysages. Les 350 mètres pourraient sembler peu élevés pour les néophytes, mais soulignons que les monts Chagnon, Gauvin, Glen et Foster culminent à plus de 600 mètres. «Ce n’est pas encore un fléau, mais on observe une tendance à la hausse pour des maisons offrant de spectaculaires panoramas», résume-t-elle.

Les élus boltonnois allongent la bande de protection des marais, milieux humides et hydriques afin de préserver la qualité de l’eau et l’habitat des espèces à statut précaire. Les futures maisons devront être érigées de 30 à 60 mètres de ces zones fragiles, en fonction des secteurs identifiés comme critiques. Des zones situées près du chemin Bellevue et des Berges du lac Nick sont notamment ciblées.

«Nous n’interdirons pas complètement, mais nous adoptons un meilleur contrôle en analysant plus facilement cas par cas», explique la première magistrate.

De plus, la construction de nouveaux chemins et développements immobiliers sera limitée, de même que la longueur des entrées de cour. Cette contrainte touchera surtout les zones ayant reçu l’attribution «conservation» ou «écologique».

Joan Westland Eby ajoute que ces décisions reposent sur cinq ans d’analyse avec un comité consultatif en aménagement durable, le ministère de la Faune et des biologistes de Corridor appalachien.

Le conseil dit aussi prendre en compte la fragilité du territoire qui appartient à l’un des neuf corridors écologiques des Appalaches, qui sont «essentiels pour la conservation du patrimoine naturel et pour la lutte contre le réchauffement climatique».