Atteinte de la COVID longue: « J’avais le profil de quelqu’un qui aurait dû s’en remettre rapidement »

MALADIE. Lorsque Valérie Côté a attrapé la COVID-19 au cours de la dernière période des Fêtes, elle croyait se rétablir assez facilement, en raison de son excellente forme physique. Neuf mois plus tard, elle se demande toujours quand aura lieu sa guérison complète.

Spécialiste du crossfit, du vélo de montagne et d’autres sports relativement exigeants, la Magogoise de 38 ans est ce qu’on appelle communément « une force de la nature ».

L’activité physique faisait partie de sa routine quotidienne et elle surveillait religieusement son alimentation. Et elle était doublement vaccinée.

« Je me suis retrouvée avec le virus au début du mois de janvier, comme bien des Québécois à ce moment. J’ai passé 10 jours assez difficiles, avec beaucoup de symptômes, mais je croyais que ce serait passager. Après tout, j’avais le profil de quelqu’un qui aurait dû s’en remettre rapidement », pensait-elle à ce moment.

« J’ai toutefois fait l’erreur d’aller courir lorsque je me suis sentie un peu mieux et j’ai peut-être empiré mon cas. J’aurais sans doute eu intérêt à me reposer encore plus longtemps », analyse-t-elle avec du recul.

Inflammation et difficultés cognitives

Souffrant de nombreux malaises post-efforts, Valérie Côté se met également à ressentir de l’inflammation un peu partout dans le corps, à subir des crises de tachycardie et à éprouver des difficultés cognitives.

« J’ai commencé à être inquiète lorsque j’ai eu de la misère à écrire un simple mot. Et l’inquiétude s’est transformée en peur quand le côté droit de mon corps s’est engourdi. C’est à ce moment qu’on m’a diagnostiqué la COVID longue; je n’ai pas eu le choix de rester couchée et de ne rien faire ».

Contrainte au repos complet pendant quatre mois, elle doit se résoudre à quitter son emploi (adjointe administrative dans une clinique chiropratique) et à se tourner vers une profession mieux adaptée à sa condition. « J’avais épuisé toutes mes semaines de chômage et de congé de maladie, alors je devais trouver une nouvelle façon de gagner ma vie ».

Elle s’inscrit donc à une formation en esthétique (offerte majoritairement en ligne) et démarre sa propre entreprise à la maison. « Avec mes difficultés de concentration, ça m’a pris quatre mois pour terminer le cours, au lieu de deux semaines. Mais je suis fière du résultat. J’ai trouvé quelque chose que j’aime et ça me permet de mieux gérer mon horaire, en alternant de façon égale les périodes de repos et de travail », se réjouit-elle.

« Par contre, j’ai dû faire mon deuil des activités physiques plus intenses. J’ai même acheté un vélo électrique pour suivre mon chum dans les sentiers, mais encore là, ce n’était pas suffisant. Quand je regarde des photos anciennes de moi, je ne me reconnais plus », exprime celle qui a toujours travaillé dans le secteur de la santé.

Peu de soutien

Bien qu’elle soit inscrite dans une clinique spécialisée pour les affections post-COVID-19 (Covid longue), Valérie Côté estime avoir très peu de soutien de la part de la médecine québécoise. « On est un peu laissé à nous-mêmes. Je devais être suivie par un infectiologue, mais rien ne se passe de ce côté. Si je me fie à mes dernières prises de sang, je suis parfaitement normale. Je crois que notre système est dans le néant face à cette maladie », se désole-t-elle.

Comme bien des patients québécois qui se retrouvent dans un cul-de-sac, Valérie Côté a décidé d’aller chercher des réponses ailleurs, notamment aux États-Unis.

Et elle a finalement déniché une clinique américaine, qui se dit spécialisée dans les cas de COVID longue. Après des analyses sanguines et des consultations en mode virtuel, la patiente magogoise a finalement obtenu un traitement qui, espère-t-elle, saura améliorer sa condition.

« Lorsque j’ai reçu mes premiers résultats sanguins, les chiffres démontraient clairement des anomalies. Mon traitement est une combinaison de médicaments qui sont déjà utilisés pour d’autres problèmes de santé. Cette clinique a jusqu’à maintenant soigné 3000 cas de COVID longue et elle a un taux de réussite de 80 % », dit-elle sur un ton rassuré.

D’autres vont se reconnaître

Si Valérie Côté accepte de parler publiquement de son histoire, c’est principalement pour aider d’autres personnes qui pourraient se retrouver dans la même situation. « Il y a sans doute des gens qui vont se reconnaître et qui vont faire des liens avec leurs propres symptômes. C’est toujours stressant d’être malade et de ne pas savoir ce qui nous afflige », fait-elle remarquer.

Jugeant être actuellement à « 50-60 % de ses capacités », Valérie Côté a bon espoir que son nouveau traitement saura améliorer sa condition générale. « Je veux retrouver le plaisir de faire des activités physiques. À 38 ans, j’aimerais faire autre chose que me reposer », conclut-elle.

 

·        Selon la Santé publique, si vous avez eu la COVID-19 et que vos symptômes persistent depuis plus de quatre semaines, vous êtes peut-être atteint d’une affection post-COVID-19, plus communément appelée COVID longue. Chez la plupart des personnes, les symptômes se manifestent par une fatigue importante, des difficultés de concentration, de l’essoufflement, une perte d’odorat ou autres.