À bas les souffleurs à feuilles à essence?

AFFAIRES MUNICIPALES. Un citoyen a réclamé le retrait de tous les souffleurs à feuilles fonctionnant à essence sur le territoire magogois, lors de la séance publique du conseil municipal, le 17 octobre dernier.

En cette période automnale, Réal Courtemanche observe régulièrement l’utilisation de ces engins «polluants» et «bruyants» par des employés municipaux et par de multiples propriétaires se débarrassant de leurs feuilles mortes.

Chiffres à l’appui provenant de la Commission de la capitale nationale (CCN), il tenait à informer les élus magogois que l’utilisation d’une souffleuse à feuilles commerciale pendant une heure correspond à la même quantité d’émissions de gaz à effet de serre que la conduite d’une Toyota Camry  2016 sur une distance de 1760 km.

Vérification faite, la CCN qui est le propriétaire foncier le plus important de la région d’Ottawa et de Gatineau, interdira les petits outils à essence (souffleuses à feuilles, coupe-bordures, taille-haies et petites scies à chaîne) sur ses terrains à compter du 1er avril 2023. Elle devient la première administration au Canada à adopter une politique semblable, qui s’appliquera également à tous les entrepreneurs d’entretien de la CCN.

Toujours selon le site web de la CCN, son objectif consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution sonore. «Les petits outils à essence sont très bruyants, lit-on. Un coupe-bordure peut émettre près de 100 décibels. Leur utilisation peut donc avoir une incidence à long terme sur la santé auditive.» Ce bruit dépasse les limites recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Département de santé publique de Montréal (DSP).

Quelques Municipalités québécoises, canadiennes et américaines ont déjà légiféré pour interdire ce type d’outils sur leur territoire. M. Courtemanche l’a rappelé aux élus magogois lors de la période de questions. Il a cité l’exemple de Beaconsfield, de Vancouver et d’autres de la Californie. Selon lui, ces Villes misent sur des appareils à batterie pour également réduire des risques associés à des maladies comme le cancer.

M. Courtemanche craint les maladies, car, selon ses recherches, la soufflerie de ces outils à essence projette l’air à des vitesses variant de 240 à 450 kilomètres à l’heure. «Ces jets d’air  propulsent des particules très fines, provoquant des maladies cardiovasculaires, respiratoires et des cancers, lit-on sur un communiqué de presse signé par la Ville de Beaconsfield. Ces particules ultrafines sont composées de matières fécales, de pollens, de spores de moisissures et de substances chimiques diverses (insecticides, herbicides, fertilisants, etc.).»

M. Courtemanche suggère aux élus d’interdire les souffleurs et autres outils à essence ou à encadrer cette pratique avec des heures et des  journées spécifiques, surtout lorsqu’il en voit et en entend dès 6 h 35 le matin pour des «peccadilles». 

N’étant guère familière avec ce dossier, la mairesse Nathalie Pelletier a répondu en disant que les élus analyseront cette proposition avec les équipes municipales avant de se prononcer.