Potton dit non au registre des armes à feu

HIVER. Les élus du Canton de Potton s’opposent au registre québécois des armes à feu et invitent les autres municipalités du Québec à imiter leur geste par voie de résolution. Le conseil a pris officiellement cette décision à la plus récente séance publique, le 7 janvier dernier, à la suite d’une proposition émise par le conseiller Bruno Côté. La résolution encourage les autres villes à demander aux élus provinciaux de faire marche arrière en ce qui concerne la Loi sur l’immatriculation des armes à feu sans restriction. Le conseil du Canton de Potton exprime ainsi sa solidarité avec les chasseurs, les tireurs sportifs, les collectionneurs et les citoyens qui jugent ce registre «intrusif et inefficace». Le maire de l’endroit, Jacques Marcoux, partage l’avis du conseil. Il ne croit pas que ce registre permettra de réduire les crimes violents, ni aider les policiers dans leurs enquêtes. «Nous croyons que l’abandon du registre libérerait des sommes importantes (17 M$ pour l’implantation et 5 M$ annuellement pour l’exploitation) qui pourraient être mieux utilisées, comme en santé mentale, ce qui permettrait de réduire de nombre de crimes commis avec des armes», estime-t-il. Potton croit que ce registre est de toute façon voué à l’échec. La résolution du 7 janvier stipule qu’en date du 20 décembre 2018, soit un mois avant la date butoir d’inscription fixée au 29 janvier prochain, 82 % des armes québécoises (1,6 million) ne sont toujours pas inscrites au registre. Ces élus sont convaincus que ce système d’inscription des armes à feu risque de connaître le même sort que le registre canadien des armes à feu (dépenses passées de 2 millions à 2 milliards), compte tenu des faibles résultats jusqu’à maintenant. Potton croit aussi que ce registre tend à démoniser les armes à feu et les propriétaires honnêtes qui possèdent les permis fédéraux requis, «mais qui laisse complètement de côté les criminels se procurant des armes sur le marché noir».