Magog: les organisateurs des fêtes du Québec et du Canada s’expliquent

RÉPLIQUE. L’organisateur derrière les fêtes du Québec et du Canada à Magog tient à remettre les pendules à l’heure, dans la foulée de la décision de la Municipalité de mettre fin à l’entente qui liait les deux parties depuis une dizaine d’années. L’homme d’affaires Éric Ethier n’est aucunement offusqué par la tournure des événements. Il se dit même heureux que la Ville de Magog envisage «enfin» de donner un nouveau souffle à ces deux célébrations, «qui sont sous-financées depuis trop longtemps», selon lui. Toutefois, l’organisateur déplore la manière dont les choses se sont faites au cours des dernières semaines. Il comprend mal pourquoi la Ville a attendu à minuit moins une pour faire part de ses intentions. «Dans le contrat, il est prévu que l’une ou l’autre des parties a jusqu’à 60 jours pour mettre fin à l’entente, sans quoi, elle se renouvelle automatiquement. Eh bien! Aussi ridicule que cela puisse paraître, la Ville a attendu au 60e jour pile pour m’aviser. Et seulement par écrit, sans aucune explication. Honnêtement, j’ai trouvé ça très ordinaire», avoue Éric Ethier. Seulement du bénévolat D’autant plus que les organisateurs avaient déjà fait une demande au gouvernement du Canada pour des subventions, qui se chiffraient à 8000 $ l’an dernier. Un montant auquel n’aura pas droit Magog cette année, toujours aux dires de M. Ethier, puisque la date limite pour la présentation des demandes est passée. «Je ne sais pas ce que va faire la Ville avec la musique, car les groupes sont engagés longtemps d’avance, avant même Noël. Plus qu’elle va attendre, plus les prix vont augmenter. Bref, ça me fâche qu’on crache sur de l’argent gratuit de la sorte. Même pour nous, c’est frustrant d’avoir mis du temps dans le vide. C’était quoi nous aviser quelques semaines plus tôt?», s’interroge-t-il. Car Éric Ethier est catégorique: l’organisation de ces deux fêtes représente davantage une «bonne action» plutôt qu’un gagne-pain. Sans le soutien de plusieurs bénévoles, la programmation aurait été encore plus mince de ce qu’elle était déjà. «On est les premiers à le dire que c’était plate et pas très enlevant, reconnaît le principal intéressé. Sans budget, que voulez-vous qu’on fasse? Des feux d’artifice, ça coûte une fortune. Un feu de joie, les pompiers l’interdisent au centre-ville. On a fait notre maximum avec les moyens à notre disposition. C’est même ma Mastercard qui finance ces deux événements, car ça prend des mois à se faire payer. Mais ça ne me dérange pas, car je le faisais avec plaisir.» Priorité au parc des Braves Le Magogois demeure convaincu que le meilleur emplacement pour tenir ces rassemblements est le parc des Braves. L’avantage d’un stationnement asphalté, explique-t-il, est que les gens ont rapidement les pieds au sec en cas de pluie, contrairement par exemple à la pointe Merry. De plus, le parc des Braves est au cœur du centre-ville, là où les commerçants ont besoin de soutien. «Notre village est tellement mort qu’au moins, ces deux fêtes amènent un peu de vie. Par le passé, on a refusé beaucoup de demandes pour des kiosques de bouffe ou de t-shirts par respect aux commerçants, qui payent des milliers de dollars en loyer par mois. Je crois d’ailleurs que c’est le comité du centre-ville qui devrait prendre le relais», ajoute-t-il. Quoi qu’il en soit, Éric Ethier est convaincu que la Ville devra en faire beaucoup pour renverser la vapeur. «Ce n’est pas une fête qui fait partie de l’ADN des Magogois. La plus grosse Saint-Jean, ça va toujours se passer à Sainte-Catherine-de-Hatley, même chose pour la fête du Canada à Hatley. Ça fait partie de la tradition depuis tellement longtemps et je ne pense pas que Magog a intérêt à jouer dans les pattes de ses voisins», conclut-il.