Magog: la Maison Merry suscite beaucoup d’intérêt

ATTRAIT. En moins de six mois, plus de 6000 visiteurs ont visité la Maison Merry, qui a ouvert ses portes en juillet dernier. De ce nombre, près de 40% sont des citoyens de Magog.

Cette dernière statistique a de quoi étonner selon la directrice générale de l’organisation, Sophie Charbonneau. Travaillant dans le domaine muséal depuis plus de 20 ans, elle est bien placée pour savoir que la population locale se fait généralement plutôt timide.

«Les gens ont l’habitude de visiter un musée lorsqu’ils sont en voyage, mais pas celui qui est situé à côté de chez eux. De voir qu’autant de gens de Magog depuis l’ouverture, c’est la preuve que c’était vraiment très attendu. L’accès gratuit pour les Magogois a sans doute aidé, mais j’attribue surtout ce succès à la curiosité», soutient Mme Charbonneau.

Cette dernière assure que les commentaires des visiteurs sont plus que positifs et que généralement, leurs attentes sont dépassées une fois la visite complétée. «On entend souvent dire: je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi professionnel pour une petite place comme Magog. Pour une personne de région comme moi, ça peut faire mal aux oreilles, mais il faut le prendre du bon côté!, dit-elle en riant. Les gens sont vraiment surpris de la qualité des installations et l’aspect unique de l’expérience, qui se veut un mélange entre l’ancien et le nouveau.»

 

Un modèle à suivre

Depuis son ouverture, la Maison Merry n’attire pas seulement les curieux de passage dans la région. Elle attire également l’attention un peu partout dans la province en tant que modèle à suivre, selon Sophie Charbonneau. «À ma grande surprise, je suis régulièrement sollicitée par d’autres Municipalités qui ont des projets de restauration ou de conservation. Ils veulent savoir comment on a fait pour s’y prendre, les étapes, le modèle, le financement, etc. Dans un contexte où les cas déplorables touchant le patrimoine font les manchettes, c’est intéressant d’être perçu comme un bon exemple», se réjouit-elle.

Évidemment, Sophie Charbonneau est consciente que la Maison Merry ne pourra jamais faire l’unanimité. Encore aujourd’hui, certaines personnes déplorent qu’autant d’argent ait été investi dans ce dossier. Même si elle respecte l’opinion de chacun, la gestionnaire rappelle que la facture pour les contribuables s’est limitée à 1 M$, ce qui est un tour de force à ses yeux. «Le coût total est comparable à ce qui se fait ailleurs pour le même genre de projet. On n’a pas été moins cher ou plus cher. Par contre, ce qui est assez unique dans le milieu francophone au Québec, c’est le succès de la campagne de financement privée, qui a été absolument exceptionnel», rappelle-t-elle.

l’Est», donne-t-elle en exemple.

 

Un coût d’entrée essentiel

En ce qui concerne le coût d’entrée (10 $ pour les adultes et 7 $ pour les enfants), la directrice générale rejette l’idée qu’il peut s’agir d’un frein sur l’achalandage. Elle soutient que la grande majorité des musées au pays exigent un tarif pour accéder aux expositions. «Pour une raison que j’ignore, la plupart des gens s’attendent à ce que les activités culturelles soient gratuites, particulièrement pour les musées. Ils sont prêts à mettre 50$ pour aller à la Ronde, mais ils chignent pour voir un spectacle à 20 $. Pourtant, nous avons des frais d’opération à payer et notre objectif est de renouveler les expositions et les activités. Sans revenu, on n’y arriverait pas», conclut la responsable.