Une entreprise au passé trouble préoccupe des Magogois

AFFAIRES MUNICIPALES. L’émission du 23 novembre dernier de La Facture a créé des remous à Magog. On y parlait de Beauregard Environnement, une entreprise au passé trouble qui nettoie les installations septiques d’une vingtaine de municipalités au Québec, incluant Magog.

Une dame de Pointe-Calumet se plaignait d’un mauvais service offert par ce sous-contractant de sa Municipalité. Des tuyaux bouchés l’empêchaient de faire la vaisselle, de tirer la chasse d’eau de la toilette et de sortir les eaux usées de sa maison.

Des experts ont ciblé Beauregard Environnement comme responsable, alors que la Municipalité s’en lave les mains et refile le litige à la citoyenne et à l’entreprise privée, même si c’est la Ville qui a octroyé le contrat.

Une dizaine de propriétaires magogois ont manifesté leurs inquiétudes à l’hôtel de ville depuis la diffusion de l’émission. Ils craignent de subir les conséquences d’une mauvaise vidange, surtout qu’ils sont dans l’obligation de faire ce type de nettoyage aux deux ans avec cette même entreprise.

Réplique de la présidente.

Les préoccupations se sont accentuées lorsqu’ils ont appris que l’entreprise Beauregard était loin d’être un modèle de protection environnementale, tel que mentionné à La Facture. On y apprend également qu’elle a truqué 37 appels d’offres par le passé, écopant ainsi d’amendes totalisant 118 000 $ en 2016.

En 2020, le Bureau de l’inspecteur général de Montréal a déploré des déversements illégaux d’eaux usées d’égout sur des terres agricoles de Mirabel. Ces «manœuvres frauduleuses» effectuées par Beauregard lui ont valu d’être placée sur la liste noire de la Ville de Montréal. Les contrats de 4,5 M$ ont été annulés. L’entreprise ne peut soumissionner pendant quatre ans.

Marco Prévost, le directeur de l’environnement et de l’aménagement du territoire de Magog, évite de blâmer Beauregard pour ses pratiques à Magog. «Nous n’avons eu aucun problème avec cette entreprise depuis quatre ans, insiste-t-il. Le reportage est cependant préoccupant. Nous appliquerons sûrement des mesures de suivi plus sévères.»

Il rappelle que les soumissions acceptées sont les plus basses et que la Ville n’était pas au courant du passé de l’entreprise lorsque le contrat a été signé avec Beauregard. Des exigences supplémentaires seront sûrement exigées si Beauregard demeure dans le portrait.

Beauregard pourrait justement demeurer associée à la Ville de Magog si elle répond à l’appel d’offres actuellement en cours. La Ville sollicite des soumissions pour trouver une entreprise pour vidanger les 3500 installations septiques de son territoire pour les prochaines années. «On ne pourra exclure cette entreprise en raison de soupçons diffusés dans une émission, spécifie-t-il. On pourrait se faire poursuivre. Ce serait différent si on observait des manœuvres douteuses à Magog.»

L’ouverture des soumissions se fera avant Noël. On saura alors qui recevra ce lucratif contrat.

Provost déconseille de refuser la vidange faite par Beauregard. Les propriétaires paieront alors à deux reprises si l’opération est réalisée par une tierce compagnie. Ne pas vidanger est également à proscrire pour des raisons apparentes de bris possibles d’équipements et de protection de l’environnement. Une amende est aussi prévue.