Mairie de Magog: Nathalie Bélanger carbure à la pression et aux défis

PORTRAIT. Que ce soit à titre de responsable des finances à la Municipalité ou encore comme directrice générale de la Maison de la famille Memphrémagog, Nathalie Bélanger n’a jamais eu peur de la pression et a toujours carburé aux défis. Et elle se sent fin prête à en réaliser un autre de plus grande envergure en se présentant comme candidate à la mairie de Magog.

Conseillère du district 5 depuis 2009, Nathalie Bélanger a attendu la journée de ses 50 ans (en septembre 2020) pour annoncer son intention de briguer la mairie de Magog.

Pourtant, bien des observateurs lui prêtaient déjà des intentions en ce sens depuis longtemps, considérant sa complicité avec la mairesse Vicki-May Hamm et le fait que celle-ci n’allait pas solliciter un autre mandat. «Jusqu’à l’an dernier, je n’avais jamais pensé me présenter à la mairie. Ça ne faisait pas partie de mon plan de carrière. Et entre vous et moi, je me suis demandé jusqu’à la dernière minute si Vicki n’allait pas se représenter pour un quatrième mandat», avoue-t-elle en riant.

Les affinités entre Vicki-May Hamm et Nathalie Bélanger ont fait jaser à plusieurs reprises au cours des 12 dernières années.

Les deux femmes sont des amies depuis l’adolescence et elles n’ont jamais cherché à le cacher. Dans l’actuelle campagne électorale, la mairesse sortante agit même comme mentor et principale conseillère pour celle qui cherche à lui succéder. «C’est une chance de l’avoir dans mon coin et de profiter de son expérience. Vicki est une politicienne que j’admire beaucoup, notamment pour sa facilité de compréhension et d’analyse», louange celle dont le beau-père (Fernand Roy) a déjà été conseiller municipal à Magog.

«Par contre, nous sommes différentes à bien des niveaux, notamment pour le leadership. Vicki, c’est un «bulldozer» qui défonce les portes, alors que moi, j’ai tendance à y aller plus doucement lorsque je veux faire passer mes idées», compare-t-elle avec un sourire en coin.

«Je suis quelqu’un qui aime travailler en équipe et qui prends le pouls de chacun des membres. Et je n’ai pas la prétention de posséder la vérité absolue», ajoute-t-elle pour se décrire.

 

LA FAMILLE EN PRIORITÉ

La famille a toujours occupé une place de choix dans la vie de Nathalie Bélanger, autant sur le plan personnel que professionnel.

Mère de trois enfants âgés entre 25 et 30 ans, elle considère que le fait qu’ils soient maintenant adultes a facilité sa décision de pousser son engagement politique à un plus haut niveau.

«Si mes enfants avaient été ados, je ne me serais probablement pas lancée. La vie politique est rendue plus difficile avec l’arrivée des médias sociaux. Heureusement, mes enfants ont maintenant l’âge de faire la part des choses et ils savent que les critiques s’adressent bien souvent à l’institution (municipale), plutôt qu’à la personne elle-même», fait-elle valoir.

Issue d’une famille où trois des quatre enfants – dont elle-même – ont été adoptés, Nathalie Bélanger reconnaît avoir été une jeune fille pas très commode durant sa jeunesse. «J’étais plutôt agitée et c’était difficile pour moi en classe.  Et une fois rendue à l’âge adulte, j’ai vécu une phase plus snobinarde», dévoile celle qui est plutôt reconnue pour sa bonne humeur et son côté sociable.

 

UN ACCIDENT TRAGIQUE

L’aspirante à la mairie de Magog a frappé tout un mur à l’âge de 23 ans, lorsque sa fille de 15 mois et sa mère sont tragiquement décédées dans un accident d’automobile, à Sainte-Catherine-de-Hatley. «Mon autre fille (Kariann) a aussi été sérieusement blessée et elle est demeurée plusieurs mois à l’hôpital. Ce fut une période très éprouvante», se remémore-t-elle.

«Ça m’a pris 15 ans pour retomber complètement sur mes pieds et me redécouvrir comme femme. C’est à partir de ce moment (en 2009) que j’ai décidé de me lancer dans ma première élection. Les pires épreuves peuvent parfois nous conduire à de belles choses», constate celle qui avait délogé à l’époque le vétéran Gilles Robinson pour réussir son entrée au conseil.

 

FAIRE UNE CROIX SUR «SON BÉBÉ»

Qu’elles soient belles ou tragiques, les histoires de famille sont intimement liées au quotidien de Nathalie Bélanger.

Incidemment, elle œuvre comme directrice générale de la Maison de la famille Memphrémagog (MFM) depuis 15 ans.

C’est d’ailleurs cet emploi au sein de cet organisme communautaire qui l’a rendue hésitante à se lancer dans la course à la mairie, sachant fort bien qu’advenant son élection, il lui sera impossible d’occuper deux tâches à temps plein.

«La MFM, c’est un peu comme mon bébé. J’y ai mené plusieurs projets, dont celui d’y donner un toit permanent, et si je dois laisser mon poste de directrice, je vais avoir l’impression d’abandonner mes employés. Mais, c’est un sacrifice que je dois faire si je veux passer à l’étape suivante au niveau politique», estime-t-elle.