Réactions opposées sur de nouveaux investissements au centre-ville

AFFAIRES MUNICIPALES. La vague d’acquisitions d’immeubles commerciaux au centre-ville de Magog préoccupe la conseillère municipale sortante, Diane Pelletier, mais réjouit énormément l’échevin Jean-François Rompré.

Mme Pelletier s’inquiète depuis le début de la saga de l’ancien Rossy, où le débat sur la hauteur et le nombre d’étages a duré pendant quelques mois à l’Hôtel de Ville. Elle faisait partie du groupe d’élus ayant souvent voté contre des amendements permettant au promoteur William Belval de construire un édifice commercial et résidentiel sur quatre étages et demi. Ces modifications ont également été accordées à d’autres zones au centre-ville.

Diane Pelletier persiste et signe en constatant la récente acquisition du terrain vacant situé à l’angle des rues Merry et Principale par le même promoteur immobilier et ses associés. (Voir autre texte). Elle sait aussi que ces mêmes investisseurs reluquent d’autres bâtiments au centre-ville, pavant ainsi la voie à d’autres bâtiments de quatre étages.

«Le centre-ville perdra son cachet avec, et ce, au profit d’une architecture post-moderne de Laval», déplore-t-elle.

À l’inverse, un des candidats du district municipal 7 incluant le centre-ville, M. Rompré (le second candidat étant Gérard Verschaeve), applaudit l’intérêt de gens d’affaires de la région à investir dans leur propre patelin, tout en respectant l’environnement et le patrimoine. Il a toujours endossé les changements proposés au fil des mois au centre-ville, pavant ainsi la voie à des investisseurs comme William Belval, «plutôt qu’à des gens d’affaires extérieurs ne misant que sur la rentabilité». «Profitons-en, car nous avons juste à les encadrer», lance-t-il.

«Oui, la rue Principale est appelée à changer de visage, observe-t-il. Je ne crois toutefois pas que le nombre d’étages et la hauteur des bâtiments défigureront le centre-ville. On doit plutôt se réjouir de voir des investisseurs convoiter notre ville, plutôt que d’aller ailleurs, comme avant, car nos processus étaient précédemment trop longs.»

Rompré croit que la nouvelle image de l’entrée ouest de la rue Principale (SAQ, Îlot Tourigny, etc.) se poursuivra fort probablement vers l’est dans les prochaines années. «Nous allons dans le bonne direction avec un beau look, ajoute-t-il. On doit améliorer notre centre-ville, car nous ne sommes plus un village, nous sommes une ville.»

Il pense aussi que l’arrivée de nouveaux investisseurs devrait améliorer l’esthétisme de quelques plus vieux bâtiments, en plus d’améliorer le look entre les édifices et la rivière Magog.

 

ET LA LOCATION À COURT TERME?

Certains de ces futurs immeubles pourront profiter d’une vocation d’hébergement touristique à court terme, ce qui irrite Mme Pelletier.

«L’ajout de logement à location à court terme et la transformation des logements actuels en hébergement touristique à court terme m’inquiètent particulièrement, prévient-elle. On a déjà une centaine de loyers au centre-ville, mais la moitié pourra être louée via des plateformes comme Airbnb. On perdra des logements abordables où des gens ou des familles pourraient habiter à l’année. Et quels seront les impacts sur la circulation et les stationnements?»

Rompré pense plutôt que la hausse des logements destinés à la location à courte durée répondra à un besoin croissant. «On a ciblé le centre-ville pour ce type d’hébergement touristique, car on préfère autoriser cette vocation sur la rue Principale plutôt que dans un quartier résidentiel», spécifie-t-il.

 

D’AUTRES NOUVEAUX JOUEURS

Au cours des derniers mois, l’arrivée de nouveaux propriétaires à la microbrasserie La Memphré et au Pub du Pont a amplifié l’inquiétude de Mme Pelletier. Bertin Castonguay et Charles-Alexandre Pelletier sont les nouveaux actionnaires de ces établissements. M. Pelletier possède déjà le restaurant Les Enfants Terribles, situé à deux coins de rue. Aucun projet de transformation n’est cependant dans l’air dans ces derniers établissements.

Quant à mairesse sortante Vicki-May Hamm, elle ne s’inquiète pas outre mesure de voir d’autres projets résidentiels et commerciaux se multiplier au centre-ville. Elle voit d’un bon œil la restauration de certains bâtiments, qui ont été achetés ou qui pourraient être acquis prochainement par des investisseurs.