Rivière aux Cerises à Magog: «Le nerf de la guerre, c’est le nombre trop élevé d’utilisateurs»

MAGOG. Après une sortie publique percutante pour dénoncer l’état inquiétant de la rivière aux Cerises en raison d’un achalandage monstre, l’Association du Marais-de-la-Rivière-aux-Cerises (LAMRAC) est d’avis que le nombre trop élevé d’utilisateurs est au cœur de la problématique vécue depuis le début de l’été.

L’organisation avait dénoncé, ces dernières semaines, un nombre inquiétant de comportements nuisibles dans le milieu humide, qui a été pris d’assaut par les visiteurs durant la saison estivale. Poissons morts, déchets laissés dans la rivière, destruction de la flore et faune perturbée; les scènes désolantes étaient nombreuses pour motiver LAMRAC à effectuer cette sortie publique.

«Je suis fière du travail de notre équipe, qui a eu le courage de se tenir debout et de sortir publiquement. Je pense qu’avec toute l’attention générée par notre démarche, on est parvenu à générer une prise de conscience collective, tant des citoyens que des élus. Maintenant, c’est le temps de passer à l’action pour éviter que les impacts deviennent irréversibles», soutient la directrice générale de LAMRAC, Laura Dénommée Patriganni.

 

Limiter le nombre d’embarcations

Selon la gestionnaire, le nerf de la guerre est le nombre trop élevé d’utilisateurs qui circulent simultanément sur la rivière. LAMRAC travaille à établir, à l’aide d’études scientifiques, la capacité de charge maximale de ce plan d’eau pour assurer sa protection, tout en permettant aux gens d’y accéder. «Plus il y a de gens sur le cours d’eau, plus les risques de mauvais comportements augmentent. Et pas seulement venant de personnes ayant de mauvaises intentions. Une personne sensibilisée sur la fragilité du Marais est parfois obligée de pagayer dans les herbiers aquatiques, tellement il y a du monde. Le problème est que la rivière est vraiment étroite et peu profonde par endroits», explique-t-elle.

Mme Dénommée Patriganni précise que cette décision de limiter le nombre d’embarcations relèverait toutefois de la Ville de Magog. Elle ajoute, par ailleurs, que sa prise de position n’est pas un désaveu à l’égard des centres de location, qui doivent faire partie de la solution à son avis. «L’avenir du Marais, c’est une responsabilité partagée par tous. Notre souhait n’est pas de fermer complètement l’accès; ce serait insensé par rapport à notre mission de sensibilisation. Mais mon travail est de m’assurer que cet accès se fasse en harmonie avec ce milieu si fragile et actuellement, ce n’est pas le cas en raison d’un achalandage qui est hors de contrôle. Il fallait lever le drapeau rouge pour qu’il se passe quelque chose», explique-t-elle.

Par ailleurs, l’Association est en voie d’installer trois panneaux indiquant un code de conduite à respecter. Ils seront installés à la rampe de mise à l’eau située à Vie de plein air, à la plage des Cantons et au Club de voile Memphrémagog. De plus, l’organisme a commandé des bouées d’information. Celles-ci sont placées à des endroits où la circulation sera interdite notamment. Des démarches sont également en cours avec Transport Canada pour voir à l’implantation d’une patrouille nautique, au pouvoir coercitif, qui veillerait au respect de la réglementation.