TRIBUNE LIBRE: La magie s’opère à l’hôpital de Magog

Jeune retraité né à Montréal, vie professionnelle à Québec, deux villes centres, j’arrive dans un hôpital régional avec mon lot « normal » de préjugés.

Le mardi 18 mai 2021, 9 h, c’est à mon tour de passer sous le bistouri! Quoique mineure, cette intervention chirurgicale avec anesthésie générale est pour moi… majeure. Mon niveau d’anxiété est à son comble.

Puis la magie s’opère. À l’admission, la réceptionniste fait des blagues du fait que je suis incapable de trouver seul le local pour mon électro cardiogramme préopératoire malgré ses indications très précises et la présence de tous ces petits ronds et flèches colorés sur la surface du plancher des corridors. Puis me voilà rendu au cinquième, pour l’heure de vérité. C’est à ce moment que je découvre un univers particulier où tout est réglé au quart de tour.

Je parle ici de l’enregistrement, des consignes pour se rendre à la salle des « jaquettes », deux, l’une derrière, l’autre devant et le casier verrouillé pour y déposer le sac en plastique avec effets personnels. L’attente n’est pas bien longue avant que l’on m’appelle. Retour sur nos pas, mais il s’agit uniquement d’une rencontre avec l’infirmière du bloc opératoire. Réponse à un questionnaire, maladies, intolérances, allergies etc., signature de 2 consentements, l’une à la chirurgie, l’autre à l’anesthésie, puis retour à la salle d’attente.

Un nouvel appel me ramène au bloc opératoire. Rencontre avec la technicienne en anesthésie, explication détaillée sur la procédure, entrée dans la salle d’opération, installation du soluté et des électrodes, un petit bonjour à la chirurgienne que je reconnais malgré son masque et à l’anesthésiste, puis « dodo ».

Dans la salle de réveil… aucun mal de cœur. Bravo! Après le petit pipi et un appel téléphonique, retour à la maison.

J’ai souvenir du nombre imposant de personnes nécessaires à cette petite chirurgie. Celle à l’admission, les deux à l’électro cardiogramme, les deux à l’enregistrement au cinquième, l’infirmière du bloc, la technicienne en anesthésie et à l’intérieur du bloc, 2 ou 3 autres qui assistent la chirurgienne et l’anesthésiste, la préposée à la salle de réveil, le préposé qui m’a ramené en chaise roulante jusqu’à l’auto. Une douzaine de personnes qui fonctionnent en symbiose, d’une façon si coordonnée et harmonieuse.

J’ai vécu d’autres chirurgies dans des hôpitaux réputés. Mais je n’ai jamais été traité avec autant de dignité, de respect, d’humanité que dans cet hôpital régional. En prime, tout le personnel semblait aimer son travail. La bonne humeur régnait partout. Et tout ça en période de pandémie!

Ceux qui parfois s’amusent à dénigrer notre système de santé n’ont pas connu le personnel de l’hôpital de Magog.

Un gros, gros merci… à vous tous.

P.S. Vraiment incroyable! La chirurgienne porte le même nom que ma mère, Marie Sauvé. Quelles sont les probabilités?

Pierre Chatillon

Orford