Un mathématicien d’Orford en vedette au Musée des beaux-arts de Sherbrooke

CULTUREL. Un artiste demeurant au Canton d’Orford, Étienne Saint-Amant, se pince encore aujourd’hui en voyant son nom être associé au Musée des beaux-arts de Sherbrooke, où ses œuvres sont en vedette dans une nouvelle exposition intitulée «Géométries naturelles».

Ayant réussi à développer un style unique, en utilisant des formules mathématiques pour créer des œuvres numériques, Étienne Saint-Amant accueille avec beaucoup de fierté cette reconnaissance du milieu des arts. D’ailleurs, jamais il ne s’était imaginé un jour être la tête d’affiche dans une galerie de beaux-arts. «Cet accomplissement est très symbolique, car c’est la reconnaissance d’une démarche hybride entre l’art et la science, qui est vraiment hors des sentiers battus. De la reconnaître comme étant dans un filon muséal et de calibre beaux-arts, c’est une véritable consécration. Tout ça part de rêves d’ados de peindre avec des mathématiques et voilà où j’en suis aujourd’hui!», s’exclame-t-il.

Pour donner vie à ses créations, l’Orferois utilise à la fois des formules mathématiques du domaine public et d’autres qui ont été élaborées de son cru. Ainsi, il est impossible pour quiconque de reproduire son style, qui est unique en soi. «Je compose une recette mathématique qui va décrire une œuvre d’art en qualité parfaite. Il n’y a pas de résolution rattachée à mes œuvres. Les gens qui les voient en vrai comprennent que la qualité surpasse ce qu’on voit sur Internet, par exemple», explique-t-il.

 

UN SUCCÈS INESPÉRÉ

Même s’il a complété une maîtrise en imagerie médicale cérébrale, Étienne Saint-Amant a complètement changé ses plans de carrière en 2011 en se lançant, à temps plein, dans le monde des arts. Une grande décision qui s’est avérée un coup de circuit pour le principal intéressé, qui voit de plus en plus de projecteurs se braquer sur son travail. «J’avais plusieurs indicateurs du milieu pour m’encourager à faire le grand saut. Et je suis moi-même surpris comment se passe les choses depuis, confie-t-il. On sait que les revenus d’un travailleur autonome en arts visuels sont ridicules. Je pense que la moyenne tourne autour de 3000 $ par année. Et moi, je m’en sors beaucoup mieux, d’autant plus que c’est un métier qui me passionne énormément.»

L’un des souhaits pour l’artiste est de s’impliquer davantage dans sa région d’adoption. Il aimerait que ses œuvres soient plus visibles pour les citoyens et visiteurs de Memphrémagog. D’ailleurs, le Canton d’Orford en a récemment acquis une qui sera exposée à l’hôtel de ville. Étienne Saint-Amant travaille aussi sur un projet au Mont-Orford, dont les détails devraient être dévoilés à l’automne.