On digère mal les «écovictions» à Bolton-Est

ENVIRONNEMENT. Après les «rénovictions» dans la grande ville de Montréal, voilà qu’on s’oppose aux «écovictions» dans le petit village de Bolton-Est.

Des citoyens s’organisent pour renverser une décision du conseil municipal. Ces élus souhaitent donner plus de mordant à la réglementation afin de protéger davantage l’environnement, les zones humides et le paysage.

Ces contribuables pestent contre l’adoption du nouveau plan d’urbanisme, qui prévoit notamment l’interdiction de construire au-delà de 350 mètres d’altitude et d’élargir jusqu’à 30 mètres et 60 mètres les bandes de protection autour des milieux humides.

«Ces changements ne sont pas adaptés aux besoins de la communauté, insiste le porte-parole Alain Simard. Ces nouvelles zones  de conservation forcées ont toutes les apparences d’expropriations déguisées et d’écovictions.»

«Pourquoi doubler et tripler cette protection, lorsque la MRC propose de 10 à 20 mètres dans son futur schéma d’aménagement?, se questionne-t-il. Plusieurs se sentent concernés, car notre territoire a une grande superficie de zones humides.»

Ces opposants comparent les «rénovictions» des grandes villes à la situation que vivent et vivront plusieurs propriétaires et familles ayant déjà acquis un lot à Bolton-Est. Selon eux, ces gens risquent d’être expulsés de chez eux comme des locataires victimes d’évictions à Montréal en raison de rénovations effectuées par des propriétaires d’immeubles.

INQUIÉTUDE ET DÉSARROI

«Nous avons observé de l’inquiétude et du désarroi chez des nouveaux propriétaires de lots rendus difficilement constructibles, déplore M. Simard. Certains viennent tout juste de constater qu’ils ne pourront pas construire ou voient leur projet d’agrandissement compromis. Ils risquent même de vendre à perte s’il est impossible d’y ériger une maison.»

M. Simard cite l’exemple d’une femme qui a déjà vendu son autre propriété et qui doit quitter les lieux le 30 mai, mais se retrouve à la rue, car son projet à Bolton-Est s’est vu bloqué il y a quelques mois. Une autre jeune famille qui a déjà inscrit son fils à l’école et dont les parents ont quitté leur emploi pour se consacrer à un projet de production écologique, voit son projet bloqué!

M. Simard remet aussi en question la pertinence d’ajouter une bande de protection de 200 mètres autour de deux habitats fauniques de rats musqués. «Ça touche 25 lots, c’est immense», s’étonne-t-il.

Ils seraient 300 propriétaires à endosser cette levée de boucliers, aux dires de M. Simard. Pétitions, envois postaux et rencontres virtuelles pourraient faire grimper le nombre d’opposants. Leur objectif consiste à faire modifier des passages du plan d’urbanisme, sinon de le rejeter via un registre et un référendum.

Ce groupe discute d’ailleurs avec la Commission municipale du Québec (CMQ) pour réclamer une révision du document. Le processus municipal d’adoption risque d’être retardé si la CMQ analyse davantage le dossier.

Ce sujet sera fort probablement abordé lors de la séance publique du conseil municipal, le 7 juin prochain.

Info: www.leboltonnois.ca