71 années de mariage et toujours à la maison

SOCIÉTÉ. Un couple du Canton d’Orford vient de célébrer son 71e anniversaire de mariage, le 10 avril dernier. Cette longévité est déjà une rareté de nos jours, mais elle s’accompagne aussi du fait que ces nonagénaires sont toujours aussi amoureux, autonomes, en santé et habitent la même maison depuis sept décennies.

Herman Catchpaw (91 ans) et Paulette Descôteaux (91 ans) ont uni leur destinée en 1950. Ils ont élevé leurs deux enfants, Dale et Janice, dans cette maison construite en 1865 sur le chemin de la Montagne.

Herman a travaillé 26 ans à la Dominion Textile, tout en s’occupant de sa terre et de ses vaches laitières. En plus de ses enfants, Paulette s’est également dévouée à l’agriculture, au jardinage, au foin et aux animaux, en plus de travailler à la Dom Tex et à la «Bobine Shop» de Magog.

«On a travaillé fort moi et ma femme», résume M. Catchpaw.

Cette maison est l’unique demeure de M. Catchpaw. Il est né dans cette propriété, et même dans la pièce où il reçoit le représentant du Reflet du Lac. Cette chaleureuse cuisine était autrefois une chambre à coucher.

Même les parents d’Herman ont élevé leurs neuf enfants (sans compter 4 décès en bas âge) dans cette maison. Ils avaient acheté cette vaste terre de plus de 200 acres un peu avant 1900 au coût de 4500 $. Les Catchpaw sont d’ailleurs une des familles pionnières du Canton d’Orford.

Ce couple est devenu propriétaire de cette propriété en 1953. Ils ont lentement observé l’arrivée de nouveaux voisins dans des maisons de plus en plus nombreuses. Il se rappelle de la présence de seulement cinq fermes sur tout le chemin de la Montagne, entre les routes 141 et 112. L’autoroute 10 n’existait pas ni la rue de la Grande Coulée où poussait leur foin à l’époque.

Au fil des ans, la famille a dû vendre des parties de terrains, qui s’étendaient jadis, jusqu’au parc national du Mont-Orford.

Ces amoureux sont très fiers de leur vie de couple, professionnelle et familiale. «On s’aime toujours», lance spontanément Mme Descôteaux. Tel est la simple recette de ces gens qui demeurent tout aussi complices, 71 ans plus tard. «Ça me rend heureux», ajoute M. Catchpaw.

Herman et Paulette se sont même rencontrés sur cette route lors d’un événement équestre. L’équitation est demeurée un fil conducteur, voire une passion au fil des décennies, car les chevaux ont presque toujours foulé cette terre. La famille y offrait des randonnées commerciales à compter de 1972, et ce, jusqu’en 2018.

Même si l’entretien de la maison se fait un peu plus lentement et que les petits bobos s’accumulent, ce couple espère demeurer ensemble dans leur domicile le plus longtemps possible.

Les Catchpaw sont une des familles pionnières arrivées à Cherry River dans les années 1880. Sans étude spécifique, la Société d’histoire du Canton d’Orford identifie Aaron et Lewis Catchpaw comme les premiers qu’on rencontre dans la région.

Ce serait apparemment des cousins qui viendraient de la région de Saint-Armand. Lewis a épousé Annie Buzzell. Aaron a marié Loretta Richardson. Ces deux filles provenaient de familles déjà présentes à Cherry River (les Buzzell depuis les années 1850). Au cimetière de Cherry River, on dénombre 57 sépultures sous le nom Buzzell et 29 sous le nom de Catchpaw (ou Catchpaugh).