Transaction dans le monde ferroviaire: des inquiétudes dans la région

TRANSPORT. Si la transaction entre le Canadien Pacifique et la Kansas City Southern est approuvée, on assisterait à la concrétisation du premier réseau ferroviaire reliant le Canada, les États-Unis et le Mexique. Ce qui pourrait augmenter le transport de matières dangereuses sur les chemins de fer croit certains. Une probabilité qui n’est pas sans inquiéter dans une région toujours marquée par la tragédie de Lac-Mégantic.

«Cela va amener plus de trafic. Par exemple, à Farnham, il y a plusieurs passages à niveau. C’est sûr que c’est une inquiétude. Notre grande priorité à l’Alliance du corridor ferroviaire Estrie-Montérégie c’est la sécurité de nos citoyens. Pour les matières dangereuses, c’est également préoccupant entre autres pour le pétrole. Ce que j’ose espérer c’est que l’on va développer d’autres sources d’énergie qui vont réduire le transport de matières dangereuses sur les rails», souligne Patrick Melchior, le maire de Farnham.

Patrick Melchior est également président du comité sécurité de l’Alliance du corridor ferroviaire Estrie-Montérégie (ACFEM).
«Il faut s’assurer que la population ne soit pas prise en otage par une augmentation du transport par train. Effectivement, les compagnies ferroviaires sont de gros joueurs, mais ils n’ont pas le choix de faire équipe avec les Municipalités. Avec nos entreprises, nous sommes interdépendants, il n’y a pas le choix d’avoir une écoute», ajoute-t-il celui qui «ne lâchera pas» sur la question du déménagement de la gare de triage qui se trouve au cœur de Farnham.

Moins optimiste à Eastman

Côté collaboration, Yvon Laramée, le maire d’Eastman, est moins optimiste. «À toutes les fois qu’il y a des matières dangereuses qui sont appelées à circuler dans nos villes, on s’informe auprès de Transport Canada. C’est le seul organisme appelé à légiférer sur ce qui se passe sur les voies ferrées. On peut dire qu’on n’est pas d’accord, qu’on s’inquiète pour notre population et pour nos sources d’eau potable, mais comme Mnicipalité on se fait dire que la compagnie va améliorer la voie ferrée. C’est toujours la réponse qu’on a», rapporte le maire tout en soulevant la question de la relocalisation des voies ferrées en dehors des centres urbains. «Mais le gouvernement n’ira pas là», pense-t-il.

 

De sérieux doutes au lac Magog

De son côté, ayant sa résidence entre le chemin de fer et le lac Magog, Mélanie Morier continue d’avoir de sérieux doutes en lien avec le transport ferroviaire de matières dangereuses dans des secteurs résidentiels comme le sien.
«Ce qui m’inquiète le plus c’est quand on laisse les trains sans surveillance. C’est arrivé à plusieurs reprises l’an passé. Même qu’on a laissé devant chez moi des trains en marche plus de 24 heures avec des matières dangereuses parce qu’on n’avait pas de chauffeurs disponibles», indique Mélanie Morier tout en déplorant l’absence, à son avis, d’une autorité où l’on pourrait adresser des problèmes.