COVID-19: une gestion de crise sans précédent pour le directeur des pompiers de Magog

PANDÉMIE. Le 13 mars prochain marquera la première année du jour où le Québec s’est retrouvé, comme partout ailleurs dans le monde, dans une crise sans précédent avec la COVID-19. Une situation déstabilisante tant pour la population que les services d’urgence, qui se sont retrouvés à devoir gérer de l’inconnu.

Le directeur du Service de sécurité incendie de Magog, Sylvain Arteau, était au cœur de la cellule de crise mise en place à la Ville de Magog. À titre de coordonnateur des mesures d’urgence, lui et ses confrères avaient la responsabilité de réagir aux décisions gouvernementales, en assurant le maintien des services essentiels pour protéger la population.

«Dans mon grand bagage des 36 dernières années dans le milieu, dont une bonne partie à Montréal, et je dois le dire, je n’ai jamais vécu quelque chose qui se compare à ça. Je me souviens d’avoir géré le H1N1 et le SRAS et ça n’avait rien à voir avec la pandémie», se souvient-il.

D’autant plus que pour M. Arteau, il s’agissait d’un deuxième événement majeur en peu de temps depuis son arrivée à Magog. En 2018, il venait d’arriver à son poste lorsqu’est survenu l’incendie majeur au centre-ville. «C’est difficile de comparer les deux, mais je dirais que c’était pire que la COVID, soutient le chef. L’incendie, c’était très émotif, surtout qu’à notre arrivée, un pompier n’avait aucun signe vital après avoir chuté d’un toit. C’était dramatique, mais ce genre de situation, on est formé pour y faire face. Mais la COVID, on n’avait aucune référence. C’était totalement de l’inconnu, voire irréel. Et pour cette raison, c’était extrêmement déstabilisant.»

 

Aucune marge de manoeuvre

Comme pour bien des services municipaux, la situation était particulièrement critique pour le service incendie. Comme l’explique le directeur, il fallait à tout prix éviter que le virus s’infiltre dans la caserne et contamine les pompiers, avec le risque d’affaiblir la force de frappe en cas d’urgence majeure. «Protéger notre première ligne était notre plus grande préoccupation dans les premiers jours de la crise. À Montréal, il y a 2700 pompiers, alors si une caserne de 40 pompiers doit fermer en raison de la COVID-19, ça se gère. Mais à Magog, si on perd 40 gars, il n’y a plus de service. On a donc mis plusieurs mesures en place pour éviter d’exposer nos pompiers inutilement au virus. Et jusqu’à date, je touche du bois, car il n’y a eu aucun cas dans notre service», se réjouit le directeur Arteau.

Ce dernier soutient d’ailleurs que cette réussite est attribuable est grande partie à la collaboration «exceptionnelle» des  employés concernés et des syndicats.