Après le «rêve de ti-cul», le retour sur terre de Luc Jr Bélisle

ARTS. Après avoir touché à son rêve en performant sur les plus grosses scènes du Québec comme batteur pour les 2Frères, Luc Jr Bélisle a vu la pandémie complètement changer ses plans de vie et de carrière. Un arrêt qui fut toutefois salutaire aux dires du Magogois.

Le «timing» ne pouvait pas survenir à pire moment pour la formation musicale, qui avait lancé son troisième album «À tous les vents» en février 2020, soit peu de temps avant que la terre cesse pratiquement de tourner. «On avait énormément de dates qui étaient prévues pour cette tournée, mais tout a été annulé. J’ai refait un seul spectacle avec les gars durant l’été dans un ciné-parc à Terrebonne. Mais depuis, en raison du contexte, ils ont choisi de réduire leur formule à trois musiciens, alors je suis chez moi depuis ce temps», raconte Luc Jr Bélisle.

Ce dernier assure respecter la décision des deux frangins avec lesquels il espère toujours retourner sur scène. Toutefois, à titre de musicien pigiste, Luc Jr Bélisle avoue n’avoir que peu de contrôle sur sa destinée.

Une précarité qui a d’ailleurs, par le passé, donné lieu à certains échanges plus tendues avec la formation. «Comme tous les musiciens pigistes en général, c’est très difficile d’être reconnus à notre juste valeur et d’avoir des conditions qui ont du bon sens. C’est la triste réalité de notre métier, déplore-t-il. Mon salaire de pigiste lors d’une grosse tournée n’est pas vraiment plus élevé comparativement à ce que mes parents musiciens gagnaient dans le corporatif et les bars dans les années 1990. Il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus qui vivent en haut du seuil de la pauvreté, malgré que nos outils de travail coûtent un prix de fou.»

Ce «sentiment d’injustice» l’a particulièrement habité lorsqu’il a occupé pendant un certain temps la direction musicale des 2Frères. Mais d’un commun accord et animés par la même passion, les membres avaient décidé de tourner la page sur ce chapitre et repartir sur de nouvelles bases en vue de leur grande tournée «À tous les vents».

Mais la pandémie aura finalement mis un frein à ce nouvel élan. «Tout le côté «business» était en train de nuire à ma santé mentale. Quand j’ai choisi de délaisser ces fonctions, le but était justement de raviver la flamme de jouer de la musique avec ces gars-là. Par contre, le blâme n’est pas juste à porter sur eux. Je suis quelqu’un de passionné, d’intense, et je suis quelqu’un qui veut que les choses changent. Je suis un syndicaliste dans l’âme. Je peux m’emporter beaucoup. L’expérience des 2Frères et la pandémie m’ont appris à m’outiller pour lâcher-prise», souligne le percussionniste, qui assure être en très bon terme avec ses comparses des dernières années.

Sans savoir ce que l’avenir lui réserve, celui qui demeure maintenant à Sherbrooke reste optimiste pour la suite. «J’ai hâte de retrouver Sonny et Erik. Je m’ennuie de la scène et de juste jouer de la musique. C’est un métier tellement précaire. J’ai beau dire que j’ai envie de les revoir, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver. Chose certaine, mon rêve de «ti-cul», je ne l’abandonnerai jamais. Je veux continuer à vivre de ma passion comme batteur et d’accompagner des artistes de tous les horizons.»

 

Plein de projets en tête

Le principal intéressé a profité de cet arrêt inattendu pour travailler sur d’autres projets. Il a notamment collaboré avec Frank Custeau dans le co-arrangement des pièces de son deuxième album «Xénial Blues», lancé en janvier dernier, en compagnie également d’Alex Crow.

Les deux artistes se sont d’ailleurs connus sur les bancs d’école de l’école secondaire La Ruche, plus précisément dans l’harmonie. «On s’était perdu de vue au cégep, mais on s’est toujours recroisé dans nos projets musicaux respectifs. Quand il m’a approché, j’ai embarqué avec plaisir. Et honnêtement, ce fut un réel bonheur de travailler avec Frank, qui est un gars réellement modeste, respectueux et généreux. Même parfois, il prend tellement son trou qu’il faut lui redire à quel point il est talentueux!», lance-t-il en riant.

En parallèle, Luc Jr Bélisle dévoilera aussi bientôt les fruits de plus de quatre ans de travail avec son propre groupe de musique «baptisé» Hook, qui a déjà une trentaine de compositions en main.

 

Pour suivre sa carrière

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