Magog: un brochet de 25 livres remplace quelques perchaudes

PÊCHE SUR GLACE. Un pêcheur d’expérience a réussi sa plus belle prise à vie en sortant des eaux du lac Magog un brochet de 25 livres et 12 onces.

Jean Grenier était loin de se douter que sa journée de pêche du 21 janvier dernier allait se transformer en un conte de fée. Alors qu’il se trouvait à sa cabane en compagnie de son frère jumeau, le principal intéressé était davantage équipé pour attraper des perchaudes.

Toutefois, c’est plutôt un énorme brochet qui s’est invité à la fête. «Comme on dit, c’est une pêche d’une vie! Pas certain que je vais revivre ça un jour. Ce n’est pas un record sur le lac, car un de mes copains a déjà sorti un brochet de 27 lb il y a peut-être 20 ans. Mais disons que 25 lb, ce n’est pas quelque chose qui arrive très souvent!», raconte le Magogois.

D’autant plus que les conditions n’étaient pas les plus favorables pour espérer un tel scénario. Selon M. Grenier, les brochets se font plus discrets à cette période-ci de l’année. De plus, le trou fait dans la glace n’était pas conçu pour sortir un aussi gros poisson. «Malgré sa grosseur, le poisson n’a pas été très combatif. C’est comme un gars qui est lourd, ça court pas très vite. Un brochet d’une quinzaine de livres va être beaucoup plus féroce», poursuit celui qui a ramené la ligne à la main et non à l’aide d’un moulinet.

«Ça m’a pris peut-être cinq à six minutes pour le sortir de l’eau. Le plus dur, ça été de faire passer sa tête. Si le trou avait été plus grand, ça aurait été pas mal moins long. J’ai été chanceux, car souvent, le fil casse ou l’hameçon décroche. La chance a vraiment été de mon bord», soutient-il.

Malgré sa fierté, il n’était pas question pour le principal intéressé de repartir à la maison avec sa prise. Cette dernière a été aussitôt remise à l’eau. «Ces grosses femelles bourrées d’œufs sont des génitrices, alors on les remet toujours à l’eau, explique-t-il. J’aurais pu la garder, mais ça m’aurait donné quoi? Au moins, j’ai eu le temps de prendre une photo. Mon frère pensait avoir filmé, mais il était tellement excité que ça n’a pas fonctionné.»

Bien connu dans le milieu de la pêche dans la région, Jean Grenier se considère lui-même comme un maniaque de son sport. «Que ce soit la perchaude, l’achigan ou le brochet, moi et mon frère, on a toujours aimé ça. Ça nous vient de notre père qui nous amenait pêcher, d’où on vient en Abitibi, sur des lacs isolés accessibles seulement en motoneige ou en avion durant l’été. C’est d’ailleurs là que j’ai vu sortir pour la première fois un poisson de 25 lb. J’avais peut-être 12 ou 13 ans à l’époque et ça m’avait vraiment marqué. Je pensais jamais que ça allait m’arriver un jour!», conclut-il.