La joie de vivre de «Rico»

DES GENS QUI FONT DU BIEN.  Que ce soit par ses talents de musicien dans les restaurants de Magog ou encore de comédien dans des vidéos hilarantes sur le Web ou simplement par sa personnalité attachante, on peut dire que «Rico» fait partie de ceux qui réussissent, à leur façon, à semer du bonheur autour d’eux.

 

 

Chose certaine, il faut avoir un contrôle absolu pour réussir à ne pas sourire en voyant ce monsieur dans le feu de l’action, lui qui travaille aujourd’hui comme caissier au Walmart de Magog. D’une part, celui qui préfère le surnom de «Rico» plutôt son vrai nom a un franc-parler bien à lui, coloré par un accent latin encore bien présent. À cela s’ajoute également, sa petite stature, une caractéristique pour laquelle il se plaît lui-même à tourner en dérision. «Je suis un modèle réduit de qualité bien concentrée!», dit-il en entrevue, en enchaînant les blagues à ce sujet.

Mais par-dessus tout, celui qui est arrivé au Québec il y a 28 ans n’a pas peur du ridicule.  Pour lui, tous les moyens sont bons pour faire rire. «La tristesse ne fait pas partie de ma nature. Je suis capable de la combattre. Ma femme, je la fais rire tout le temps et mes collègues de travail aussi. Le bon Dieu m’a donné une qualité et je la partage aux autres. Certains me disent: vous avez fait ma journée et j’en avais besoin. Il suffit parfois juste d’un petit quelque chose pour passer du noir au blanc», raconte celui qui a aussi vécu à Montréal et aux Îles-de-la-Madeleine.

 

Un homme de public

Avant d’occuper cet emploi, «Rico» avait acquis une notoriété en devenant la coqueluche du commerce «Entrepôt Lamontagne», où il tenait la vedette de vidéos humoristiques pour attirer les clients. «À Magog, beaucoup de gens m’ont connu de cette façon. Quand mes patrons m’ont vu interagir avec les gens en magasin, ils m’ont demandé de faire les vidéos et ça été un succès. Toute ma vie, j’ai travaillé pour le public. Je le fais depuis que je suis tout-petit et ça fait longtemps que je le suis!» lance-t-il pour rigoler.

Dans certaines de ces capsules, le principal intéressé se permettait même quelques performances musicales, lui qui est né d’une famille de musiciens. D’ailleurs, à son arrivée dans la région, «Rico» a fait de nombreux spectacles dans les restaurants du coin comme percussionniste et chanteur. «J’ai commencé à faire de la musique avec d’autres musiciens et ensuite, j’ai continué seul avec mon ordinateur et mes instruments. Mais ça n’a jamais été un travail à temps plein, car de nos jours, comme musicien, tu ne peux pas en vivre à 100%, car tu vas manger tes carottes pas râpées», image-t-il.

 

Vivre comme un Québécois

Originaire de Cuba, l’homme se sent comme chez lui à Magog, où il partage sa vie avec une Québécoise. «Je suis peut-être une minorité visible, mais grâce à ma grandeur, je ne suis pas si facile à voir! Plus sérieusement, c’était important pour moi comme immigrant, qui a été accueilli à bras ouverts dans un pays, de respecter la tradition et de m’intégrer en apprenant le français. Et en déménageant en région, je vis avec des gens du pays, alors j’ai appris et compris leur façon de penser, leur mentalité et même Séraphin qui mange de la galette», conclut-il en riant.