Le grand frère des étudiants

DES GENS QUI FONT DU BIEN. Il y a de ces gens qui font du bien par leur personnalité colorée. Mais pour d’autres, que l’on considère comme des forces tranquilles, c’est par leur présence rassurante qu’ils réussissent, sans tambour ni trompette, à semer du bien autour d’eux. 

Tous ceux qui fréquentent l’école secondaire de La Ruche, ou qui y ont gradué ces dernières années, ont sans doute le nom de José Gosselin en tête. Toujours vêtu de son uniforme de la Régie de police de Memphrémagog (RPM), il exerce son travail à temps plein à l’établissement scolaire magogois, et ce, depuis presque une décennie.

Figure d’autorité, l’agent Gosselin se voit avant tout comme une ressource supplémentaire, au service des élèves. «Mon rôle est d’être une oreille de plus pendant ce petit bout de chemin qu’est le passage au secondaire. Comme je dis souvent aux jeunes, je suis un outil; utilise-moi! T’as même le droit de m’user aussi longtemps que tu vas en avoir besoin. Je veux être là pour eux, gagner leur confiance pour qu’ils s’ouvrent à moi, en oubliant l’uniforme que je porte», raconte le policier.

Par sa disponibilité et son approche, José Gosselin a su développer des liens étroits avec certains jeunes, dont le parcours plus difficile aurait pu les amener à décrocher ou à prendre de décisions critiques pour leur avenir. «Bien souvent, les «ti-pits» qui s’accrochent à moi, ce sont eux que j’ai eu à arrêter par le passé. Quel que soit notre parcours ou nos erreurs, on est tous des êtres de chair et de sentiments qui méritent d’être aimés. On ne changera pas le monde dans une journée, mais si je peux être utile quelque part, je serai toujours là pour le faire», assure le Magogois.

Cette approche humaine, José Gosselin se souvient de l’avoir toujours appliquée dans l’exercice de ses fonctions. «Quand j’étais patrouilleur, la première chose que je faisais en arrivant au poste de police était d’aller faire un tour dans les cellules. Je demandais aux détenus s’ils avaient besoin de quelque chose ou si on pouvait aller plus loin que le crime qu’ils avaient commis. Ça toujours été mon genre de police», raconte celui qui est à l’emploi de la RPM depuis 24 ans.

 

Du temps précieux

Avec la pandémie, les cas de détresse ont bondi en flèche dans les écoles du Québec et La Ruche ne fait pas exception, selon l’agent Gosselin. Les demandes d’aide ont été plus nombreuses qu’en temps normal.  «Des consommateurs qui décrochaient trois mois, bien ils ont décroché six mois cette année. Certains jeunes qui «gamaient» une fois de temps en temps ont développé une problématique de dépendance. Oui, il y a beaucoup de jeunes en détresse actuellement. De laisser les écoles ouvertes, d’un point de vue social, ça aide énormément», affirme-t-il.

S’il peut, à sa façon, contribuer à faire une différence dans le parcours scolaire d’un jeune, c’est grâce, selon lui, au soutien de ses patrons et à la direction de l’école. «Je me considère hyper choyé, car on ne m’a jamais dit non. J’ai beaucoup de temps pour travailler sur une intervention, ce qui est rare dans notre métier, où un patrouilleur doit répondre à plusieurs appels en peu de temps. Je suis chanceux de ce que mon patron me donne, de ce que l’école me donne et surtout, de ce que les jeunes me donnent dans leur confiance et leurs confidences» conclut-il.