Le vrac garde la cote, même en pleine crise sanitaire

ALIMENTATION. Après avoir créé un certain engouement ces dernières années, on aurait pu croire que les épiceries en vrac auraient perdu de leur lustre dans le contexte de la pandémie. Pourtant, malgré un concept qui multiplie les manipulations et conséquemment, les risques de contamination, la clientèle demeure fidèle au poste.

C’est du moins le constat vécu par la propriétaire de l’épicerie 123Zéro Déchet de Magog, Geneviève Boutot. Ayant célébré son premier anniversaire en plein cœur de la crise actuelle, en juin dernier, la femme d’affaires s’estime malgré tout chanceuse dans cette malchance collective.

«Comme tout le monde, on aurait souhaité que ça se passe autrement, mais en se comparant à d’autres commerces, comme les gyms et les restos, qui sont obligés de fermer, je ne suis vraiment pas à plaindre. J’ai beaucoup de compassion pour eux, car ça doit être très difficile comme situation», partage Mme Boutot.

Évidemment, la crise sanitaire a eu un impact sur sa jeune entreprise. Après avoir vu son chiffre d’affaires augmenter de mois en mois après son ouverture, l’épicerie 123Zéro fait davantage du surplace actuellement, malgré l’ajout de plusieurs nouveaux produits. «La pandémie a clairement freiné d’un coup sec l’élan que nous avions. Après une belle progression en 2019, nos chiffres de 2020 sont davantage un copier-coller de ceux de l’an dernier, observe-t-elle. Reste que les affaires vont assez bien pour ne pas me sentir menacée. Je suis confiante et optimiste par rapport à l’avenir.»

 

Plus dangereux le vrac?

Alors que les clients sont invités à apporter leurs propres contenants et à les remplir eux-mêmes, les manipulations sont évidemment plus nombreuses dans ce type de commerce comparativement à une épicerie traditionnelle.

Mais Mme Boutot assure que son environnement de travail est tout aussi sécuritaire. La fidélité de la clientèle en est la preuve, selon elle. «Même avant la pandémie, notre commerce était soumis à des normes très strictes du MAPAQ concernant l’assainissement, la stérilisation et le nettoyage. Rien n’est laissé au hasard et c’est encore plus vrai maintenant, avec l’ajout de nouvelles mesures sanitaires», explique-t-elle.

«Quand nos clients nous voient frotter autant, ça les rassure et ils se sentent en sécurité. Contrairement à une grande chaîne, on est une petite épicerie à échelle humaine. Mes clients, je les connais presque tous par leur nom. Alors, il y a une relation de confiance qui fait une grande différence», conclut la femme d’affaires.