Toujours aucune trace de moule zébrée au lac Massawippi

ENVIRONNEMENT. Alors que plusieurs plans d’eau dans la région sont déjà envahis par la moule zébrée, comme les lacs Memphrémagog et Magog, le Massawippi semble encore échapper à cet envahisseur.

C’est du moins le constat fait par l’organisme de protection Bleu Massawippi. Sa directrice générale Michèle Gérin reconnaît qu’il s’agit pratiquement d’un miracle, sachant que plusieurs plaisanciers du lac Massawippi fréquentent aussi des plans d’eau où la moule est bien implantée.

«On craignait le pire cet été puisqu’il y avait beaucoup plus de monde qu’à l’habitude, particulièrement les fins de semaine, soutient Mme Gérin, qui chiffre cette hausse à 87%. Et parmi ces plaisanciers, plusieurs en étaient à leur premier achat de bateau, donc ils étaient sans doute moins familiers à tous les enjeux qui guettent le lac, notamment en ce qui concerne le lavage des embarcations.»

Ce sont tout de même plus de 6000 bateaux qui ont transité vers l’une des stations de lavage du lac Massawippi. L’une d’elle, qui est mobile, a été installée à North Hatley pour palier à la fermeture du pont, qui causait d’importants détours aux propriétaires d’embarcations.

«Mais ce qui nous inquiète particulièrement, ce sont les embarcations légères. Elles échappent plus facilement à nos contrôles étant donné qu’elles peuvent être mises à l’eau un peu partout. Ceux qui en possèdent ne le savent peut-être pas ou ne veulent pas le savoir, mais ils doivent aussi avoir un certificat de lavage valide pour naviguer sur le lac», rappelle la directrice générale.

 

Se discipliner avant de perdre le contrôle

Dans ce contexte, Bleu Massawippi rappelle qu’il est dans l’intérêt de tous de multiplier les actions pour prévenir l’arrivée de la moule zébrée. Car une fois bien implantée, les ravages seront considérables.

«Puisque l’eau du Massawippi a un taux de calcium très élevé, les scientifiques disent que c’est le paradis de la reproduction de la moule zébrée. Ils estiment qu’après quatre ou cinq ans seulement, on verra apparaître des tapis de moules dans le fond du lac, ce qui est loin d’être encourageant, convient-elle. Donc, si on veut garder le contrôle, on se doit  de prendre la situation très au sérieux Tout est une question d’autodiscipline.»

Notons qu’en 2020, une quarantaine de sites ont fait l’objet de fouilles en plongée sous-marine et aucune moule n’a été trouvée.