100 millions de masques livrés depuis juin

ENTREPRISE. Pendant que le gouvernement québécois peinait à s’approvisionner en masques au début de la pandémie, deux entrepreneurs magogois faisaient fi de cette apparente difficulté et réussissaient à transiger des centaines de milliers de ces articles de protection sanitaire, directement de leurs fournisseurs en Chine. Six mois plus tard, la compagnie MedSup a toujours le vent dans les voiles et elle continue de distribuer du matériel médical de protection à grande échelle…et en un temps record.

«Je suis la seule compagnie qui peut te livrer cinq millions de masques dès le lendemain, et ce, partout au Canada», lance fièrement Marc Lapointe, copropriétaire et fondateur de cette entreprise qui distribue aussi des visières et jaquettes de protection.

Déjà propriétaire d’une compagnie de chandails et items sportifs à grand volume, M. Lapointe a flairé la bonne affaire en avril dernier lorsque les masques de procédure et autres N95 sont devenus des indispensables de la lutte au coronavirus.

«En vérifiant avec mes contacts en Chine, j’ai découvert qu’on pouvait s’approvisionner facilement. J’ai donc appelé Éric Éthier (un complice de longue date) et je lui ai demandé s’il était intéressé à démarrer une nouvelle compagnie. Depuis ce temps, ça n’arrête pas», se réjouit-il, tout en précisant qu’un troisième associé (de la région de Montréal) s’était ajouté à l’entreprise au début de l’été.

Un boom avec Costco

La compagnie MedSup a connu un véritable boom au début du mois de juin lorsqu’elle est devenue le fournisseur officiel de Costco Canada. «Dès la premiere semaine, on a livré plus de 10 millions de masques (jetables) dans les différents Costco du pays. On a assurément franchi le cap des 100 millions jusqu’à ce jour», estime M. Lapointe, en précisant que sa compagnie avait maintenant des entrepôts à Montréal, Toronto et Vancouver (ainsi qu’un «petit» à Magog) pour répondre à la demande.

«Un autre facteur qui nous a favorisés est le fait que nous avons été les premiers à distribuer des masques de procédure noirs. Ce sont les mêmes masques bleus et blancs qu’on retrouve dans les hôpitaux, mais ça donne un look vraiment différent», concède cet ancien employé de la Ville de Magog, qui s’est notamment fait connaître comme responsable de l’aréna et de la Fête des neiges.

Aucun problème d’approvisionnement

Malgré leurs succès de distribution, Marc Lapointe et son comparse Éric Éthier s’étonnent toujours de voir que les autorités gouvernementales n’ont pratiquement pas fait appel à leurs services, mis à part quelques ententes avec les centres de services scolaires. «On a soumissionné sur différents projets, mais il faut croire que nous n’avions pas suffisamment de contacts à ce niveau», suggère M. Éthier, qui agit comme président de la compagnie.

«Je me rappelle de plusieurs histoires où le gouvernement n’arrivait pas à acheter des masques de l’étranger ou encore que l’avion avait été vidé de sa cargaison avant d’atterrir. Pendant ce temps, nous, on recevait sans problème nos caisses de matériel», raconte M. Lapointe.

Marc Lapointe (à gauche) et son comparse Éric Éthier ont transigé une quantité phénoménale de masques depuis le printemps 2020, mais ils en ont aussi offert plusieurs millions en dons à des organismes de charité. Les deux associés posent ici dans leur «petit» entrepôt de Magog. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)

Des commandites impressionnantes

Si les quantités d’items transigés par MedSup sont gigantesques, l’implication sociale de cette jeune compagnie l’est tout autant.

Il y a quelques semaines, le duo Lapointe-Éthier a fait un don d’un million de masques de procédure à la Fondation de l’hôpital de Memphrémagog, afin qu’elle les redistribue à différents organismes communautaires de la région de Magog.

Plus récemment, c’est Moisson Montréal qui a reçu en cadeau pas moins de six millions de masques jetables. Une bonne partie de ce don sera répartie dans les 20 000 paniers des Fêtes de l’organisme montréalais.

«Éric et moi on a toujours été sur la même longueur d’onde à ce sujet; il faut redonner à la communauté. On a eu la chance de se présenter au bon moment et on sait très bien que si la compagnie connaît du succès, c’est parce que la société traverse une période difficile. C’est donc la moindre des choses de faire notre part pour en aider d’autres», conclut Marc Lapointe.