L’usine de cannabis du Canton de Potton prête à cultiver

CANTON DE POTTON. Après plus de cinq ans de démarches et la construction d’une usine au coût de 10 M$, Bhango Horticulture peut maintenant concrétiser son rêve de produire un des meilleurs cannabis destiné au marché haut de gamme.

Il y a quelques semaines, l’heure était aux célébrations pour les propriétaires de la jeune entreprise, alors qu’ils ont reçu leur permis de production de Santé Canada. Une réponse qu’ils attendaient depuis la mi-mai, date à laquelle les travaux de construction de leur usine de 23 000 pieds carrés se sont terminés, sur le chemin de l’Aéroport.

«Il reste encore des petites modifications à apporter à nos installations, mais oui, on peut enfin commencer notre production, se réjouissait Stefan Macdonald, lors d’une entrevue accordée en septembre dernier. D’avoir le permis, c’est un bel accomplissement, car c’est très difficile à obtenir. Mais on passe vite à autre chose, car pour nous, c’est maintenant que le vrai travail commence.»

Avec autant d’argent investi, les gestionnaires doivent rapidement se mettre au boulot pour rentabiliser leur investissement. Toutefois, par question pour eux de tourner les coins ronds pour y arriver, car leur philosophie demeure la qualité et non la quantité. «La grande majorité de nos opérations seront manuelles, comme le taillage des plants, ce qui demande beaucoup plus de temps et de travail.  Si on faisait comme la plupart des usines de cannabis où tout est robotisé, il nous faudrait peut-être 3 ou 4 personnes sur le plancher, tandis qu’ici, il nous en faudra 25», prévoyait M. Macdonald.

La production a démarré avec 450 plants, mais les quatre salles de floraison peuvent en contenir jusqu’à 2000 environ.

 

Déjà beaucoup de CV

Chose certaine, Bhango Horticulture risque d’être une des rares entreprises à être épargnée par la pénurie de main d’œuvre. Sans même avoir affiché des postes, plus de 70 personnes ont envoyé leur curriculum vitae. «Il y a des résidents du Canton de Potton, évidemment, mais aussi des gens d’aussi loin que Granby ou Sherbrooke. L’intérêt est toujours grand pour ce genre de projet», poursuivait le directeur.

«Reste que je ne crois pas qu’il s’agit d’un travail fait pour tout le monde, car c’est très répétitif et manuel. Mais pour une personne qui est passionnée par le cannabis et l’horticulture, c’est un environnement très stimulant», affirmait-t-il, en précisant que le salaire horaire en usine variera entre 15 et 20 $.

 

Pas de vente direct pour le moment

Les futurs consommateurs devront attendre avant de pouvoir encourager directement ce producteur local. Pour le moment, Bhango Horticulture ne détient pas un permis de transformation, ce qui lui empêche de vendre directement son produit sur le marché légal, comme la Société québécoise du cannabis.

Ainsi, pour les prochains mois, l’entreprise prévoit plutôt vendre ses cocottes à d’autres producteurs, qui pourront ensuite l’écouler dans des points de vente autorisés.

Par ailleurs, il est bon de savoir que l’usine n’est pas ouverte au public. Et impossible de s’y aventurer sans autorisation puisque l’endroit est sécurisé à l’image d’une prison à sécurité moyenne, avec clôtures, caméras de surveillance et détecteur de mouvement.