Alzheimer: bientôt une nouvelle maison d’hébergement à Magog

SANTÉ. Une somme de huit millions de dollars serait sur le point d’être investie à Magog pour construire une maison destinée aux gens atteints de la maladie d’Alzheimer et autres démences apparentées.

La Dre Paule Royer préside le Hameau des cultures, cet organisme sans but lucratif qui pilote ce dossier depuis quelques mois. Mme Royer est convaincue que ce milieu de vie innovateur verra le jour d’ici deux ans et demi, surtout que 85% du financement est déjà trouvé grâce à une subvention de la Société de l’habitation du Québec (SHQ).

«Et ça pourrait être plus rapide si le fédéral distribue de nouvelles subventions pour construire ce type de logements, espère-t-elle. Une campagne de financement aura également lieu.»

Trois terrains sont actuellement ciblés pour ériger cette maison d’hébergement. Elle abriterait six lits de répit pour les proches aidants et 30 unités de logement. «Ces places sont primordiales, mais ça ne comblerait même pas tous les besoins en Estrie», spécifie la docteure Royer.

La présidente du groupe Hameau des cultures assure que ces espaces seront offerts aux gens à faible revenu et non pas aux gens aisés. Les normes d’entrée seront identiques à celles qui existent déjà dans les Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). Le coût de location sera fixé en fonction des revenus.

La Dre Paule Royer pense à ce projet depuis une décennie, mais l’organisme Hameau des cultures a vu le jour en avril dernier seulement.

 

Une approche axée sur l’humain et non pas sur la maladie

La différence sera surtout la dimension humaine et des services adaptés aux besoins des locataires, le tout en complémentarité avec les ressources déjà offertes dans la MRC de Memphrémagog et en Estrie. L’organisme parle déjà d’un vaste terrain avec des sentiers, ainsi que des activités comme du yoga, de la massothérapie, une halte-garderie et une cuisine collective.

Hameau des cultures vise le maintien des personnes atteintes dans un nouveau milieu de vie, jusqu’en phase palliative et terminale, afin d’éviter des transferts perturbateurs. L’un des objectifs consiste à leur permettre de demeurer dans un environnement familier jusqu’à la fin, tout en désengorgeant les hôpitaux, leurs urgences et les CHSLD.

L’approche s’inspire du modèle de la Maison Carpe Diem à Trois-Rivières. Cet établissement priorise la relation humaine, l’écoute des personnes et la compréhension des besoins spécifiques de la clientèle. «Carpe Diem privilégie une approche axée sur l’humain et non pas sur la maladie», résume la Dre Royer.

Selon ce médecin, les besoins sont immenses. Elle estime à plus de 1000 personnes diagnostiquées atteintes de la maladie d’Alzheimer en 2020 dans le seul réseau local de services (RLS) de Memphrémagog. Le nombre de personnes malades et atteintes à différents stades bondirait à plus de 2000 dans la même région, en sachant que les troubles neurocognitifs sévères ne sont diagnostiqués que dans moins de 50% des cas.

Info : https://www.lehameaudescultures.org/