Un Vieux Clocher qui résonne au-delà de la pandémie

CULTUREL. Alors que des salles de spectacle au Québec vivent des jours sombres, le Vieux Clocher de Magog fonctionne à plein régime. Depuis sa réouverture le 11 juillet dernier, ce sont une cinquantaine d’artistes qui ont foulé ses planches, et ce, à guichets fermés.

Il faut dire que les représentations se font devant une salle à moitié remplie de quelque 200 spectateurs par soir, en respect aux normes sanitaires. D’autres mesures sont aussi appliquées pour assurer la sécurité des lieux, que ce soit les stations de désinfection des mains ou encore l’obligation de porter le masque pour entrer et sortir des lieux.

Malgré ces mesures restrictives, le grand manitou du Vieux Clocher, Bernard Caza, assure que l’ambiance n’est nullement affectée. «Pour avoir assisté à tous les spectacle, je peux dire que l’on vit des moments vraiment uniques. Les artistes viennent avec les yeux dans l’eau en renouant avec leur public après des mois d’absence, tandis que les spectateurs sont émus. Ils ont l’impression presque de revivre après des mois de confinement», raconte M. Caza.

Émotivement, la recette est gagnante, d’autant plus qu’aucun cas de COVID-19 n’a été rapporté au Vieux Clocher depuis l’été. Mais sur papier, le directeur artistique reconnaît que la situation est moins rose. «On est chanceux d’être ouvert, mais en même temps, nos coûts fixes ne se payent pas avec une demi-salle, rappelle-t-il. On espère de l’aide des gouvernements et que les subventions annoncées seront suffisantes.»

«Mais oui, c’est beaucoup de travail et de gestion. Mais si on était fermé, ce serait encore plus difficile à vivre, du moins, pour moi. Quand on voit 200 personnes repartir avec les yeux illuminés ou encore nos employés faire le métier qu’ils aiment, on se dit qu’on est là pour les bonnes raisons et que ça vaut la peine d’y mettre le temps et les efforts», poursuit le responsable.

 

Le Vieux Clocher se cherche un nouveau voisin

Certains citoyens ont sans doute déjà remarqué que le Vieux Clocher est à la recherche d’un nouveau locataire à son rez-de chaussée.

Le restaurant «L’étiquette restaurant et bar à vin» a fermé ses portes, à l’instar d’autres projets culinaires qui se sont succédés à cet endroit par le passé.

«Le local est à louer, mais on ne cherche pas à ce que ça devienne un nouveau resto. À mon avis, il y en a déjà assez à Magog. On regarde davantage pour un commerce de détail ou un espace à bureaux», soutient Bernard Caza, qui a notamment fait des démarches auprès de Magog Technopole.

À titre personnel, Bernard Caza est aussi propriétaire d’un autre bâtiment commercial à louer sur le chemin de la Rivière-aux-Cerises. De plus grande superficie, l’endroit avait abrité durant quelques mois l’épicerie santé Ohlavie. «Avec la pandémie, tout est un peu plus long. C’est difficile pour les entrepreneurs de se lancer en affaires sans savoir si ce qui va arriver. Depuis deux ans, le zonage a été changé pour permettre la vente de détail, ce qui offre plus de possibilités au futur propriétaire», conclut-il, en précisant que trois opportunités de vente ont été annulées en raison de l’ancien règlement de zonage.