Ancienne filature de la Dominion Textile: des travaux qui insécurisent des Magogois

PATRIMOINE. Les actuels travaux de démantèlement d’une partie de l’ancienne filature de la Dominion Textile inquiètent le Collectif du Quartier-des-Tisserands.

Déjà insécures dès l’émission du permis de transformation «sans consultation publique», les membres de ce regroupement craignent maintenant que le propriétaire du bâtiment plus que centenaire démantèle davantage que ce que lui a autorisé la Ville de Magog.

La Ville a permis le démantèlement d’une annexe située derrière le bâtiment principal et à deux pas de la rivière Magog. La présence de machinerie lourde également ailleurs autour de l’ancienne filature inquiète le Collectif.

Un des membres, Roberpierre Monnier, aurait souhaité approfondir davantage le dossier sur la valeur patrimoniale de ce vaste ensemble industriel avant d’activer la machinerie lourde.

«J’aurais préféré également qu’on effectue des fouilles archéologiques avant d’altérer le sol, s’attriste-t-il, convaincu du potentiel historique du secteur. Même la petite annexe détruite avait une certaine valeur à mes yeux, mais il est trop tard.»

Le Collectif déplore le manque d’information livrée par la Ville de Magog à ce sujet. Il espère aussi que les travaux sont surveillés de façon adéquate pour s’assurer du respect des conditions inscrites dans le permis de transformation.

Le directeur de la planification et du développement du territoire à la Ville de Magog, Réal Girard, mentionne que les travaux semblent très conformes à ses yeux jusqu’à maintenant. Il n’a observé aucune trace d’excavation et assure que son équipe surveille les travaux. Il précise que le promoteur devra cependant faire une autre demande de démolition s’il souhaite étendre son champ d’action.

Girard spécifie que l’actuel permis de transformation permet le démantèlement de la petite annexe située près de la rivière. «Une possible seconde demande, en raison d’un volume plus grand à démolir, forcerait l’exécution de fouilles archéologiques, surtout si les travaux comprennent de l’excavation», cite M. Girard en exemple.

Le propriétaire des lieux, Anahid Management, disait récemment qu’il souhaitait libérer la façade arrière pour mieux vérifier l’état du bâtiment principal.