Rogers mise sur la 5G pour détrôner Cogeco

TECHNOLOGIES. L’entreprise canadienne Rogers poursuit son opération charme jusque dans les régions pour tenter de finaliser son projet d’acquisition non sollicitée de Cogeco pour 10,3 milliards de dollars.

Rogers s’engage à investir trois milliards de dollars au Québec d’ici cinq ans pour améliorer la connectivité en milieu rural. Cet objectif s’accompagne d’un déploiement de la couverture 5G pour rejoindre 95% des Québécois avec cette technologie sur le même horizon de cinq ans.

En entrevue avec Le Reflet du Lac, la présidente de Rogers Québec, Édith Cloutier, assure que la démarche de l’entreprise est très sérieuse. La proposition d’acquisition des actifs canadiens de Cogeco doit cependant être acceptée avant l’érection de tours 5G dans la région estrienne et de Memphrémagog.

L’avenir de ce dossier demeure incertain, car la famille Audet, les principaux actionnaires de Cogeco, a rejeté la proposition. Même le gouvernement ne voit pas cette possible transaction d’un bon œil.

Rogers persiste et signe pour augmenter ses parts de marché. Elle compte déjà sur près de deux millions de clients au Québec. Sa direction mise sur la technologie 5G pour bonifier la connectivité à Internet à haut débit et aux services sans-fil.

Mme Cloutier est convaincue que la 5G changera la donne au Québec, même si des opposants craignent ses répercussions sur la santé des gens. «Cette technologie innovante sera au cœur du redressement économique», insiste-t-elle

Rogers se dit incapable, à ce stade-ci, de déterminer le nombre de tours nécessaires pour desservir la région estrienne. Cette entreprise n’offre pas encore la technologie 5G dans la région. Elle est disponible depuis janvier à Montréal. Le déploiement de la 5G s’est poursuivi en septembre dernier dans les villes de Québec, Gatineau et Trois-Rivières.

L’entreprise québécoise Cogeco demeure un gros joueur avec 1,8 million de clients au Québec et en Ontario. Elle préfère demeurer un acteur indépendant des Rogers, Bell et Telus pour maintenir une concurrence dans un secteur déjà très concentré, lisait-on dernièrement dans La Presse.

Le député d’Orford et adjoint parlementaire du ministre de l’Économie et de l’Innovation (volets économie et Internet haute vitesse), Gilles Bélanger, préfère ne pas commenter ce dossier et ces négociations de nature privée.