Inquiétudes autour des travaux de l’ex-Difco

PATRIMOINE. Le Collectif du Quartier des Tisserands réclame un moratoire pour interrompre les travaux de démolition de l’ancienne filature Difco, qui seraient commencés sans autorisation, selon ses membres.

Le Collectif espère une intervention de la ministre de la Culture afin de poursuivre les analyses de classement patrimonial de cet ancien complexe textile. Il espère connaître les recommandations des experts avant que le chantier s’active.

Les membres de cet organisme s’insurgent aussi contre la présence de travailleurs et d’équipements lourds, avant même l’émission du permis de démolition de la Ville.

«On ignore toujours où tout cela s’en va, pestent les membres du Collectif. La Ville est bien contente que des investissements se fassent, c’est la marotte habituelle. Nous le voulons bien aussi, mais pas n’importe comment, pas sans consultation publique et pas sans vision globale. La Ville parle d’architecture; nous parlons patrimoine.»

Pas d’inquiétude à la mairie

À l’inverse, pas d’inquiétude à l’Hôtel de Ville même si la demande de permis était toujours sous analyse au moment d’écrire ces lignes.

Par l’intermédiaire de sa directrice des communications, Claudia Fortin, la Ville précise qu’aucune manœuvre de démolition n’a été amorcée jusqu’à maintenant. «Le propriétaire n’en a pas l’intention non plus, spécifie-t-elle. Il ne fait que s’installer sur son propre terrain. Il a le droit de le faire et tout a été fait dans les règles de l’art.»

Comme convenu entre les parties, Mme Fortin ajoute que le propriétaire ne touchera pas au bâtiment principal en brique. «Il souhaite simplement démolir de désuètes annexes pour vérifier l’état du plus vieil édifice», résume-t-elle.

Dans notre édition du 9 septembre, le propriétaire Gestion Anahid et le mandataire du projet, Armco Immobilier, annonçaient pour bientôt des travaux de démolition et de transformation. Cette phase pourrait durer trois mois.

L’objectif à plus long terme du promoteur consiste à rénover le bâtiment original de 1889, afin d’y aménager des espaces résidentiels et commerciaux.

Le porte-parole d’Armco, Patrick Leo Dupont, précisait que les travaux débuteraient dès la réception prochaine du permis de la Ville.