Le MCI s’attaque au bruit des bateaux au lac Memphrémagog

POLLUTION SONORE. Le groupe Memphrémagog Conservation Inc. (MCI) s’associe à une coalition canadienne (Décibel) pour s’attaquer à la pollution sonore qui s’aggrave depuis trois décennies sur le lac Memphrémagog.

C’est l’avis du président du MCI, Robert Benoit, qui observe un problème de bruit causé par un plus grand nombre d’embarcations sur les plans d’eau, mais aussi par l’augmentation de la force des moteurs propulsant ces bateaux. «C’est de pire en pire», peste-t-il.

«En raison de la grande présence des Québécois sur les plans d’eau, l’été 2020 a connu une augmentation importante de l’utilisation des embarcations motorisées sur le lac, entraînant des impacts environnementaux liés entre autres à la pollution sonore, à la remise en suspension des sédiments du fonds, à la coupe de plantes aquatiques dans les milieux sensibles et à la propagation de la moule zébrée et autres espèces exotiques envahissantes», s’inquiète M. Benoit.

Le MCI représentera le Québec à la tête de la Coalition Décibel. M. Benoit dit que ses membres ont eu la sagesse de s’associer également aux fabricants d’embarcations à moteur pour convaincre le gouvernement fédéral de modifier la réglementation. «La technologie existe pour réduire le bruit sans diminuer pour autant la force des moteurs, spécifie-t-il. Certains États américains et des pays européens imposent déjà ces restrictions. Pourquoi pas ici? »

M. Benoit croit «malheureusement» avoir la réponse. Il pense que les amateurs de sensations fortes préfèrent la testostérone que leur procurent la vitesse et le bruit des moteurs.

Le MCI et la Coalition Décibel implorent Ottawa de penser au bien-être des riverains qui subissent les contrecoups de la circulation des embarcations motorisées. Selon ces organismes, ces usagers génèrent également d’autres problématiques associées à la consommation d’alcool, aux vagues, à la sécurité et au civisme.

«Nous ne souhaitons pas créer des lacs privés et interdire les bateaux à moteur, assure M. Benoit qui habite lui-même sur les rives du lac Memphrémagog depuis de nombreuses années. Mais on peut réclamer un peu plus de quiétude.»