La protection des chevreuils déstabilise un projet immobilier

IMMOBILIER. Le promoteur immobilier William Belval peste contre un possible corridor faunique qui réduirait d’environ 65% le nombre d’unités habitation sur un terrain du Canton d’Orford.

Le conseil municipal de l’endroit envisage l’aménagement d’un corridor qui permettra notamment de protéger l’habitat de la faune, plus particulièrement celui des chevreuils.

L’organisme Corridor appalachien a été mandaté par la Municipalité afin de cibler des enjeux de protection sur son territoire.

M. Belval comprend mal comment un projet immobilier bien vu il y a trois ans et demi devient presque irréalisable aujourd’hui. «Je prévois pourtant un développement vert avec seulement 18 unités sur un vaste terrain de 16 acres, spécifie-t-il. Le corridor faunique diminuerait ce nombre à 5 unités pour protéger des chevreuils. Ce n’est plus rentable et ça ressemble à de l’expropriation déguisée.»

La propriété de M. Belval est située à deux pas des limites du parc national du Mont-Orford, entre les chemins de la Concession et Alfred-Desrochers. Il s’interroge aussi sur la pertinence de faire traverser des animaux dans une courbe située près du Camp Parkside Ranch.

«Ce corridor faunique inventé de toutes pièces selon mes experts, met en péril mon projet», s’inquiète-t-il.

M. Belval espère rencontrer bientôt les élus pour dénouer ce qu’il considère comme une possible impasse.

La mairesse Marie Boivin assure que les demandes du promoteur seront sérieusement analysées avant l’adoption de ce projet qui figure dans l’actuelle révision des règlements d’urbanisme de la Municipalité.

Elle informe néanmoins la population et les développeurs que l’officialisation de ce corridor faunique aura des impacts sur les prochains projets immobiliers. «Ce corridor existe déjà de façon naturelle sur le terrain, détaille-t-elle. On souhaite tout simplement l’insérer dans nos règlements pour le protéger et pour préserver la nature et la faune.»

Qu’est-ce qu’un corridor faunique?

  • Ces corridors assurent la connectivité entre différentes aires naturelles d’importance (parc national du Mont-Orford, marais, rivière, etc.)
  • La densification à des fins d’occupation résidentielle dans ces milieux naturels peut entraver leur connectivité.
  • Une étude réalisée par le Corridor appalachien de 2019 à 2020 confirme la présence d’un corridor faunique naturel entre la limite est du parc national du Mont-Orford et le 13e rang, voire même qui va au-delà de cette voie de circulation.
  • Ce corridor, localisé à proximité de la limite nord du périmètre urbain et au sud du lac à la Truite, abrite plusieurs espèces fauniques, notamment le cerf de Virginie et l’orignal.
  • Ce corridor nécessite une protection particulière et implique des contraintes au développement, notamment par une densité affaiblie.

(Source : document de présentation dévoilé à la consultation du 8 juillet)