Le défi de la récupération dans Memphrémagog

ENVIRONNEMENT. Le bilan de la gestion des matières résiduelles que la MRC de Memphrémagog a récemment publié montre que malgré le niveau de récupération stable en 2019, des efforts doivent se poursuivre pour détourner ces matières de l’enfouissement.

En 2019, le taux de récupération des matières résiduelles est resté stable à près de 59 % selon le bilan publié par la municipalité régionale de comté. Elle a indiqué que la quantité de matières prise en charge par les municipalités était plus élevée au cours de la même année, soit environ 30 500 tonnes.

Le bilan qui dresse le portrait de la situation sur une dizaine d’années établit une croissance démographique de l’ordre de 10 %. En effet, la population permanente de la MRC est passée de 47 162 personnes en 2010 à 51 853 en 2019. Cette augmentation a des conséquences sur la production des matières résiduelles dans le secteur résidentiel. Le tonnage à l’enfouissement qui tendait à diminuer a repris de l’ampleur en 2016. Son taux varie de 127 à 336 kg/personne dans les municipalités.

Le bilan révèle également une nette augmentation des matières recyclables en raison de l’intégration dans les collectes municipales, des déchets provenant du secteur industriel, commercial et institutionnel. Ces matières recyclables représentent 39 % des 17 968 tonnes de matières valorisées. 15 % viennent des résidus encombrants, du bois, des matériaux de construction, des résidus domestiques dangereux ou des textiles. Les matières organiques représentent 42 % de la récupération.

Des efforts à faire

Les matières organiques constituent l’essentiel des matières valorisées, mais des efforts doivent se poursuivre pour les détourner de l’enfouissement selon la MRC. Elle soutient qu’il est de la responsabilité de tous de mettre les bonnes matières dans les bons bacs.

Une étude sur la caractérisation des matières résiduelles éliminées provenant du secteur résidentiel de la MRC de Memphrémagog a indiqué qu’il y restait encore beaucoup de matières compostables malgré la présence d’une collecte du bac brun. La combinaison de fréquence des collectes des déchets et matières compostables semble affecter directement la participation des citoyens à la collecte du bac brun.

«Entre les déclarations du gouvernement et la réalité, le sort de nos matières résiduelles n’est pas clair. Il y’en a très peu qui sont recyclées et malheureusement une grande partie s’en va dans les sites d’enfouissement», affirme Jean-Claude Thibault, porte-parole de l’opération Verre-Vert.

La MRC de Memphrémagog envisage de multiplier des messages sur l’importance de réduire à la source la quantité de matières résiduelles générées. Encore faudrait-il que ces méthodes portent des fruits.