La direction du Mont-Orford maintient la tarification, mais acceptera les passes de la SÉPAQ

PLEIN AIR. La Corporation Ski & Golf Mont-Orford maintient les frais d’accès à la montagne malgré le tollé soulevé par cette décision. La direction accepte néanmoins d’assouplir légèrement sa nouvelle règle en acceptant les passes de la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ).

Le président de cet organisme, Jacques Demers, confirme cette position dévoilée le 25 mai dans une lettre adressée aux médias. Il la justifie en disant que la tarification a été pensée afin de réduire au strict minimum l’investissement de la part des citoyens de la MRC de Memphrémagog, des abonnés de ski et des élèves en sortie scolaire.

Il rappelle que ces groupes de citoyens ont tous un accès gratuit à la montagne cet été. À partir de 2021 et pour les années subséquentes, les résidents de la MRC profiteront d’un escompte de 50% sur les frais.

«Ainsi, une famille de deux adultes et deux enfants résidant dans la MRC pourra accéder gratuitement à la montagne jusqu’à la fin de 2020 et ne déboursera que 8 $ par visite dès 2021, ou 40 $ pour un abonnement annuel familial. Ces montants doublent pour les touristes provenant de l’extérieur de la MRC, mais demeurent accessibles lorsqu’on compare à la tarification en vigueur dans d’autres sites récréotouristiques», signe M. Demers.

SOS Parc Orford remonte aux barricades.

Sans frais supplémentaire pour les détenteurs de droits d’accès de la SÉPAQ

Le Mont-Orford a convenu avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs que les détenteurs de droits d’accès de la SÉPAQ puissent profiter de la montagne sans frais supplémentaires. L’objectif consiste à éviter toute confusion, surtout que la SÉPAQ gère les activités et les installations du parc national du Mont-Orford, un vaste terrain de jeu situé à deux pas. «Nous poursuivons donc nos discussions afin de préciser le fonctionnement et d’obtenir une juste part des revenus», détaille M. Demers.

«L’augmentation notable de l’achalandage à la montagne, le souhait de mieux encadrer les sports qui s’y déroulent et d’offrir de meilleurs services et installations aux visiteurs motivent ces décisions. Le droit d’entrée couvrira à peine le tiers de ces coûts d’opération et de gestion du site qui, en période estivale, s’élèvent à plus de 300 000 $ en frais fixes. Ceux-ci comprennent entre autres l’entretien du site et du stationnement, les installations sanitaires et les salaires du personnel.»

La Corporation rappelle qu’elle paie 800 000 $ par année en électricité et quelque 165 000 $ en taxes municipales, et que les bénéfices générés par le Mont-Orford sont réinvestis dans son fonctionnement et son amélioration.

«C’est donc dans le strict but de répondre aux besoins de notre clientèle, de demeurer attrayant et d’améliorer l’expérience que les décisions sont prises par la Corporation qui, rappelons-le, regroupe autour de la table des gens dont la mission est le bien-être de leur communauté. Nous demeurons toujours ouverts à nous asseoir, expliquer et discuter de nos décisions», poursuit le président du Mont-Orford.

La Corporation rappelle aussi qu’elle a investi d’importantes sommes dans la mise à niveau des infrastructures de la montagne ces dernières années. Elle assure désormais l’animation, l’entretien et l’amélioration. Son objectif est d’assurer la pérennité de la montagne «pour permettre aux citoyens de la MRC de Memphrémagog d’en tirer le plein potentiel récréatif et économique, ajoute M. Demers. Aujourd’hui, ce joyau local, grâce à une administration rigoureuse, génère plus de 50 millions $ en retombées économiques locales et plus de 350 emplois directs.»

«Rappelons qu’à l’époque, le Mont-Orford n’arrivait pas à faire ses frais. Les tentatives de relance par les propriétaires privés se succédaient sans atteindre le succès escompté. Suivant la volonté citoyenne exprimée au fil des ans, un organisme sans but lucratif a vu le jour (la Corporation) et a pris sous son aile et à ses frais les infrastructures de la montagne afin d’en redorer blason, été comme hiver.»

«Or, depuis, la Corporation a pris des décisions audacieuses pour arriver à redresser la situation, comme celle de rallier 17 municipalités de la MRC autour d’un projet commun de destination récréotouristique quatre saisons. Ces décisions ont porté fruit. Le chiffre d’affaires a cru de 40% et aujourd’hui, le Mont-Orford est un lieu enviable et profitable pour toute la région de Memphrémagog. La privatisation est une page d’histoire que nous avons refermée ensemble.»