Gîtes touristiques: les grands oubliés de la COVID-19?

ÉCONOMIE. Les propriétaires de gîtes touristiques sont inquiets pour leur avenir. La COVID-19 porte un dur coup au tourisme, mais plus particulièrement à ces PME qui craignent de fermer sans aide financière.

Le président de l’Association des gîtes Magog-Orford, Benjamin Alexandre, déplore l’absence d’information sur une possible réouverture de ce type d’établissements fermés depuis deux mois. «C’est le néant total, peste-t-il. On n’a aucune échéance et on ne nous informe pas sur la gestion des mesures sanitaires à appliquer une fois ouvert. On se sent oubliés.»

M. Alexandre, qui est également propriétaire du gîte Au Manoir de la rue Merry à Magog, s’inquiète même de la survie de la trentaine d’établissements comme le sien situés dans la région Magog-Orford. «Notre plus importante saison approche à grands pas, mais on ne sait même pas si on va rouvrir, s’attriste-t-il. La règle des deux mètres sera difficile à appliquer dans nos aires communes. On risque même de laisser des chambres inoccupées le temps de les nettoyer. Elles seront peut-être ouvertes deux jours par semaine au lieu de sept jours sur sept.»

Craignant pour les entrées d’argent pendant la période estivale, il sollicite l’aide de la Ville de Magog et de la MRC de Memphrémagog pour secourir les membres de son association. Le regroupement demande une subvention d’environ 150 000 $ pour payer l’équivalent des taxes annuelles de chacun des établissements. «Nous avons besoin de ces 5000 $ par gîte, car nous ne sommes pas éligibles aux autres formes d’aide financière offertes par les gouvernements. Pas des prêts, car ce sera très lourd quand on recommencera à payer nos comptes en même temps», prévient-il.

M. Alexandre met l’accent sur l’importance des gîtes touristiques dans l’économie régionale. «Ce sera une perte énorme sans l’apport des retombées économiques annuelles de 6-7 millions de dollars, que génèrent nos quelque 120 chambres dans Magog-Orford et environ 175 dans la MRC. Ce volume représente un gros hôtel et presque 60% de tout l’hébergement de la région. Si nous fermons, l’achalandage sera en forte baisse et les nombreuses activités seront en diminution, car les voyageurs passeront moins de temps ici.»