Une famille nombreuse profite des petits bonheurs de la vie malgré la COVID-19

FAMILLE. Plusieurs trouvent le temps long pendant la présente crise du coronavirus, mais ce n’est pas le cas d’un couple de North Hatley qui «profite de la vie» avec huit enfants et un chien confinés à la maison.

Le maire de ce pittoresque village, Michael Page (48 ans), et sa conjointe Lori Fergusson (47 ans) traversent le confinement avec leurs sept enfants âgés de 2 à 22 ans. On y ajoute un étudiant allemand en échange culturel. Il est resté au pays pour une question de sécurité et de santé.

«Nous sommes confinés depuis environ six semaines, et tout va relativement bien, confie M. Page. Nous sommes très fiers d’eux, car ils se comportent très bien. Ils ne demandent même pas d’aller se changer les idées au village. Ils s’amusent et jouent sur notre grand terrain et dans la rue cul-de-sac.»

La famille est prête pour prolonger le confinement au besoin. Les enfants font déjà du vélo et de la marche, jouent au basket, sautent sur le trampoline, se balancent ou pratiquent le patin à roues alignées. «On n’est pas mal pris, surtout qu’on prépare déjà la piscine», se réjouit-il.

M. Page félicite la discipline de tous les membres de la famille qui respectent les mesures sanitaires, comme se laver régulièrement les mains, surtout en rentrant dans la maison.

Cette famille apprécie le quotidien et le bonheur de se retrouver. M. Page apprécie passer davantage de temps avec ses enfants. «Je n’ai jamais autant joué avec mes enfants, dit-il. C’est extraordinaire. On n’a pas à se plaindre, car on a de la nourriture, de l’électricité, un toit et du wifi.»

M. Page avoue toutefois que les repas et la vaisselle se succèdent à un rythme effarant. «On prépare un repas, ou presque, dès qu’on termine de laver nos assiettes», rigole-t-il.

Plus sérieusement, la famille Page-Fergusson remercie le ciel de voir tous les enfants en bonne santé. Elle voit les bons côtés de la vie, car, malgré les décès qui s’additionnent dans le monde, elle ne manque de rien et les bombes n’explosent pas comme en temps de guerre.

Neuf enfants adoptés

Le maire de North Hatley a un total de neuf enfants, la majorité d’entre eux adoptés en provenance de la Chine, du Vietnam et de la Corée du Sud. Les deux plus vieux ne sont plus à maison, dont l’aînée de 24 ans à Vancouver.

Les deux derniers sont des Québécois. La plus jeune a presque deux ans. Son processus d’adoption est sur le point d’être complété.

Le couple Page-Fergusson adore évidemment les enfants. Il ne voit pas une famille nombreuse comme un sacrifice. «On connaît les besoins en centre jeunesse, et nous avons l’énergie et de l’amour à donner. Des enfants, ça représente la vie», dit celui qui est vendeur de voitures dans la vie de tous les jours.

À l’aube de la cinquantaine, Michael Page concède que l’adoption est terminée. Il ouvre néanmoins la porte de sa maison aux jeunes dans le besoin pour devenir famille d’accueil, mais sans adoption. «Nous sommes prêts, car nous avons encore beaucoup d’amour à donner.»

Un maire au chômage

Par ailleurs, Michael Page est au chômage de son principal gagne-pain depuis la mi-mars environ. Il poursuit néanmoins sa responsabilité de maire de North Hatley, mais à un rythme plus lent et avec des rencontres en ligne.

«Ça va très bien au village, dit-il. Les gens sont disciplinés, autant nos résidents que nos visiteurs qui viennent habituellement nombreux pour profiter des beautés du village. Merci de nous respecter, plus particulièrement notre population âgée, et revenez nous voir plus tard.»