Tribune libre: temps de résistance ou temps de résilience?

Comme vous tous, j’en suis à me questionner sur ce que nous vivons présentement. Même si, au plus profond de mon être, je sentais bien que quelque chose se tramait. Nombreux d’entre-nous ressentions profondément que Dame Nature allait un jour ou l’autre répliquer d’une façon ou d’une autre n’en pouvant plus de retenir son souffle. Tous et chacun en abusons et l’abîmons depuis si longtemps…

De quelle façon et avec quelle ampleur tout cela allait se produire? Nul ne pouvait le prédire. Bien-sûr, les plus grands scientifiques de ce monde tirent la sonnette d’alarme depuis très longtemps.
Pendant que nous étions tous fort occupés à chercher de nouvelles stratégies pour contrer (ou plutôt contourner devrais-je dire, sans trop perturber notre sacro économie), la pollution ambiante, sonore et lumineuse devenues omniprésentes. Calme et silencieuse, notre Mère Terre se préparait à reprendre ses droits nous rappelant que nous ne sommes pas Maîtres à bord, seulement ses invités…
Quel « upper cut » grandiose elle nous a servi! Et v’lan! Nous voilà TOUS au tapis. Essayant tant bien que mal de reprendre nos esprits et reprendre le combat…
Car, oui, nous l’entendons de tous les azimuts et dans toutes les langues. « Ensemble nous remporterons la bataille ». « Nous sommes faits forts! Euh…nous sommes surtout résistants! Et si c’était une question de résilience et non de résistance.
Être résistant n’est pas mal en soit, l’être humain peut très bien se montrer résistant. Résistant face au danger, résistant à la douleur. *Je peux vous parler un bail à ce sujet. La douleur m’a permis de constater à quel point nous sommes merveilleusement constitués avec une enveloppe charnelle capable d’encaisser et de résister à des douleurs extrêmes tout en gardant le cap sur sa reconstitution cellulaire et tissulaire.

Mais être résistant dissimule aussi un refus. Le refus d’accueillir ce qui se présente à nous. Accueillir, ce n’est pas accepter, ni approuver ce qui se passe mais reconnaître que le message m’est adressé. Je crois bien que nous avons tous reçus un message personnel sur notre boîte vocale. Un message à la fois personnel et collectif puisque nous formons une seule et grande famille, celle de l’humanité.
La résilience c’est aller puiser au fond de soi-même des ressources insoupçonnées. C’est plonger à l’intérieur de soi, c’est explorer les zones les plus sombres de son être pour en faire de la lumière. Et c’est surtout, se pardonner. Je suis profondément convaincu qu’aucun d’entre nous ne soit volontairement mal intentionné. Je crois que l’être humain est conçu profondément bon mais se laisse facilement aveuglé par la gloire, le pouvoir, le contrôle et le besoin de posséder. Ce qui est plutôt paradoxal puisqu’aucun d’entre-nous ne souhaite être la possession de l’autre…
Notre belle planète fait bien les choses, puisque dans cette société de déresponsabilisation où tout le monde tient l’autre responsable de son malheur et s’empresse d’intenter des poursuites envers qui que ce soit pour quoi que ce soit, comme pour apaiser son mal-être, le grand responsable de ce chaos planétaire est microscopique.
Microscopique et pourtant ravage notre planète tout entière. N’épargnant personne et ne faisant aucune distinction de couleur, d’origine ou de croyances. Le spectre de la souffrance et de la mort plane au-dessus de chacun de nous.
Je crois sincèrement que le salut de l’humanité passera par l’entraide, le soutien, l’unité et le pardon. Se pardonner d’abord à soi-même pour pouvoir pardonner aux autres. Se pardonner d’avoir fait mauvaise utilisation de toute cette abondance qui nous est prêtée et qu’on a oublié de partager.
Nous avons tous été frappés et ce, presque simultanément, alors tous ensemble nous sortirons vainqueurs de cet événement à condition d’unir non seulement nos forces mais nos coeurs et surtout tirer une précieuse leçon de cet événement planétaire. Alors, il partira comme il est venu

Pascale Dumas

Magog