Les enfants de Nicolas Fontaine suivent ses traces

SKI ACROBATIQUE. Après avoir connu un creux de vague avec la retraite des Langlois, Laroche, Fontaine, Rozon et cie, le Québec Air Force pourrait renaître de belle façon sur le circuit mondial de ski acrobatique. Et ce sera en grande partie grâce à Nicolas Fontaine.

Trente ans après avoir mis la main sur le championnat des sauts du circuit NorAm, l’ancien Magogois a vu son fils Miha réaliser le même exploit il y a quelques semaines, à l’âge de 16 ans seulement. À pareille date l’an dernier, l’adolescent participait aussi aux Championnats du monde seniors de la discipline.

«À titre de comparaison, j’ai commencé le ski acrobatique à 17 ans et j’ai remporté mon premier titre NorAm à 19 ans, en 1990. À 16 ans, Miha est déjà rendu à un niveau de Coupe du monde. Il est clairement en avance sur moi», a reconnu Nicolas Fontaine.

Sur le plan personnel, le quadruple champion de la Coupe du monde des sauts éprouve évidemment une grande fierté envers son fils. Mais, à titre d’entraîneur-chef de l’Équipe du Québec de ski acrobatique, il est également emballé de voir les succès de ses autres protégés.

Ce sont en effet deux autres Québécois, Émile Nadeau et Pierre-Olivier Côté, qui ont terminé 2e et 3e du Chamionnat NorAm, alors que la Sherbrookoise Marion Thénault, une ancienne gymnaste, a terminé au premier rang chez les femmes. «Ce sont des jeunes qui progressent bien ensemble et qui ont un bon esprit d’équipe. Quand c’est plus difficile pour un, les autres l’encouragent. Le Québec Air Force, c’était comme ça dans le temps», s’est rappelé celui qui demeure à Lac-Beauport depuis plusieurs années.

«Comme père, c’est certain que je suis fier, mais c’est mon rôle d’entraîneur qui est la priorité. J’essaie d’être équitable avec tout le monde et je veux que toute mon équipe fasse bien. J’avoue par contre être un peu plus nerveux lorsque c’est au tour de Miha de sauter».

La benjamine se met aussi de la partie

Si Miha Fontaine fait écarquiller les yeux depuis quelques années, sa jeune sœur Charlie commence elle aussi à se faire un prénom.

L’adolescente de 14 ans vient de remporter le championnat canadien junior en sauts, elle qui se distingue également en bosses.

«Charlie va continuer de faire les deux disciplines, car je ne crois pas qu’un jeune devrait se spécialiser tôt dans sa carrière. Dans quelques années, elle pourra décider où elle veut mettre toutes ses énergies.»

«Pour l’instant, elle doit se concentrer sur certains objectifs techniques, dont les doubles sauts périlleux. Si son développement va bien, on va peut-être l’inscrire à quelques compétitions NorAm l’an prochain», a laissé entendre Nicolas Fontaine.

Des efforts qui rapportent

Retraité de la compétition depuis 2003, Nicolas Fontaine travaille depuis une quinzaine d’années à développer la relève du ski acrobatique au Québec. Et on peut dire que ses efforts commencent vraiment à rapporter.

Certains de ses protégés cognent à la porte de la Coupe du monde, et même si ses efforts sont concentrés en bonne partie au Québec, d’autres provinces font appel à ses services.

Nicolas Fontaine (à droite) et Lloyd Langlois ont contribué aux succès du Québec Air Force durant les années 1990. (Photo Le Reflet du Lac -Archives/Patrick Trudeau)

«Je travaille actuellement à développer quelque chose pour l’Ontario, explique-t-il. Mais il faut avouer que nous sommes gâtés au Québec, avec le Centre d’entraînement Yves Laroche de Lac-Beauport. Grâce à cette infrastructure (rampe d’eau), on a vraiment un beau programme de développement. Je crois qu’on a la meilleure équipe junior au pays», avance-t-il sans fausse modestie.

Si les affaires roulent bien actuellement pour Nicolas Fontaine, il n’en fut pas toujours ainsi au cours de sa carrière d’entraîneur. «Lorsque la Fédération canadienne de ski m’a embauché en 2005 – pour le programme «À nous le podium» – , on m’a alloué un budget d’un million de dollars pour cinq ans. Mais une fois les Jeux de Vancouver (2010) terminés, le programme n’a pas été reconduit», se désole-t-il.

«Je me suis un peu cherché durant les années qui ont suivi. Je m’étais même présenté aux élections municipales», se rappelle-t-il en riant.

«Lorsque j’ai vu que mes enfants avaient une certaine passion pour le ski acrobatique, ça m’a motivé à poursuivre ma carrière d’entraîneur. Et je suis heureux de constater que notre sport continue de se développer avec des clubs dans les Laurentides et celui du Mont-Orford. Je crois vraiment que le meilleur est à venir», conclut celui qui fêtera ses 50 ans en octobre prochain.