De l’espoir malgré le tsunami de fermetures

ÉCONOMIE. De nombreuses entreprises commerciales avaient déjà fermé leurs portes, mais les mesures dévoilées par le premier ministre François Legault ont presque complètement mis la région en mode pause pour les prochaines semaines.

Les commerces tombaient déjà comme des mouches pour éviter la propagation du coronavirus (COVID-19). S’ajoutent maintenant toutes les entreprises manufacturières de la MRC de Memphrémagog. Le nombre de chômeurs s’élève du jour au lendemain à des milliers de personnes.

Ce sérieux ralentissement économique s’explique par la fermeture des services non essentiels, tel que décrété par Québec. Cette décision force la fermeture des usines et des commerces jusqu’au 13 avril.

Québec maintient toutefois les services essentiels comme les épiceries, la chaîne de production des aliments, les pharmacies, les services de santé, les pompiers, les policiers, les médias, etc.

Tous les rassemblements, extérieurs et intérieurs, sont interdits jusqu’à nouvel ordre.

Les écoles et les centres de la petite enfance seront fermés au moins jusqu’au 1er mai.

Encore des façons d’encourager l’économie locale?

Des gens d’affaires et des citoyens invitent tout de même les consommateurs à encourager l’économie locale même si des commerces ferment les uns après les autres depuis le début de la crise de la COVID-19.

Le président de la Chambre de commerce Memphrémagog, Louis Roy, espère que ces nombreuses personnes mises à pied regagneront rapidement leur emploi.

Il salue les mesures et l’aide financière mises en place par Ottawa et Québec pour atténuer les impacts économiques de la COVID-19.

Il encourage aussi les consommateurs à faire leur part en limitant les impacts majeurs que subissent les entreprises de la région, plus particulièrement celles du centre-ville qui ont également souffert pendant les travaux de revitalisation.

Il cite en exemple les achats en ligne, des livraisons de repas ou de se procurer des aliments régionaux. «J’invite les consommateurs à s’informer sur les livraisons de produits divers et à revenir en force quand ce sera le moment, mais, d’ici là, le meilleur moyen de soutenir l’économie locale est de respecter les périodes d’isolement et les consignes de base pour écourter la durée de cette crise», suggère-t-il.

Louis Roy rappelle l’importance de briser le rythme de la propagation pour éviter des décès et pour ne pas annuler des événements aussi importants que les Vendanges, le Relais du lac Memphrémagog, la Grande Coulée ou la Flambée des couleurs.

«Je ne crois pas qu’on se rendra jusque-là, mais il faut prendre toutes les précautions», prévient-il.

Des investissements malgré la crise

Louis Roy voit déjà de la lumière au bout du tunnel en observant les récents investissements immobiliers et commerciaux à Magog. Il pense au futur centre d’escalade, à l’arrivée du PFK, à la métamorphose de la Pizzéria Johnny et à la construction prochaine de 50 logements sur la rue Principale Est.

«Ce sont de très bonnes nouvelles, insiste-t-il. J’invite même les autres promoteurs à devancer le dépôt de leur projet pour stimuler l’économie régionale.»

Des solutions locales

Une initiative citoyenne a vu le jour en pleine crise de la COVID-19 afin d’aider la population à se ravitailler en produits essentiels, tout en appuyant les commerçants locaux de façon sécuritaire. L’idée est de Stéphanie Dufresne pour la Mauricie, mais Stéphanie Desmeules a pris le relais pour l’Estrie. Le Centre-du-Québec et la Mauricie développent également des initiatives similaires pour leur région respective.

Mme Desmeules informe que cette démarche n’en est qu’à ses premiers balbutiements. Elle invite les entreprises et ressources locales à remplir un formulaire actuellement en circulation sur la page Facebook de Solution locale ou au www.solutionlocale.ca

Stéphanie Desmeules

Elle cherche aussi un porteur de projet pour l’Estrie.

L’objectif consiste à regrouper les ressources locales du Québec qui vendent des produits locaux en ligne ou qui offrent des arrangements d’échange sans contact pour la période de distanciation sociale. Des listes sont créées pour mettre en valeur les commerces de proximité, plus particulièrement ceux qui vendent des produits cultivés, fabriqués ou transformés au Québec.

Des entreprises comme Café Fitch Bay, à Magog, la Savonnerie des Diligences à Austin, la Boucherie René Richard à Sainte-Catherine-de-Hatley et le Marché Beaulieu à Waterville sont déjà inscrits. «Nous avons une soixantaine d’inscriptions à date. On encourage aussi les cultivateurs à s’inscrire pour promouvoir leurs produits de l’érable», invite-t-elle.

La plateforme www.lachatlocal.com a aussi été créée pour permettre aux commerçants d’offrir leurs
produits en ligne et de supporter le commerce local, que ce soit au niveau de l’alimentation,la restauration ou le commerce de détails.