Un nouveau roman pour l’écrivaine Michèle Plomer

LITTÉRATURE. L’écrivaine Michèle Plomer a choisi sa propre mère comme personnage principal de son plus récent roman intitulé «Habiller le cœur». Un livre rendant hommage à une grande dame magogoise ayant notamment sorti de la retraite pour aller travailler dans le Grand Nord québécois.

Bien accueilli par les critiques et les lecteurs depuis sa sortie en octobre dernier, «Habiller le cœur» raconte la relation mère-fille et le parcours d’une femme d’exception, en l’occurrence Monique LeBlanc.

«Je sais depuis ma tendre enfance que ma mère est un personnage fascinant de roman, confie l’autrice. Depuis quelques années, je désirais qu’elle se trouve au cœur d’un roman.»

Mme Plomer parle du travail de sa mère à Puvirnituq, entre 70 et 76 ans, mais aussi de tout son parcours personnel, familial et professionnel, à une époque où les femmes étaient plutôt des «femmes au foyer».

«Ma mère a été très courageuse, insiste-t-elle. Venant d’une famille ouvrière modeste de Montréal, elle a dû créer son destin très tôt en travaillant dans les usines dès l’âge de 13 ans. Je l’ai longtemps vu travailler de jour, étudier le soir et élever deux enfants. Je montre ma mère dans toute sa splendeur»

L’histoire du livre se déroule toutefois dans le village du Nunavik situé sur la côte est de la baie d’Husdon et à l’ouest de la péninsule d’Ungava. Ce lieu a été privilégié par sa fille, car elle y est atterrie et il a été longtemps son port d’attache. «C’est de cet endroit qu’elle m’a parlé de la beauté des paysages et des gens, ajoute Mme Plomer. Elle a été acceptée et adoptée par une communauté souffrant parfois de détresse. Je suis très fière d’elle.»

Aujourd’hui âgée de 79 ans, Mme Leblanc se rappelle d’une sévère vague de suicides ayant ébranlé cette communauté, même parmi les enfants fréquentant l’école primaire. À titre de responsable de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), elle était au front pour atténuer la douleur des proches. Elle y est même retournée en août dernier pour un remplacement sur le terrain en relation d’aide, et ce, pendant six semaines.

Mme Leblanc a œuvré presque toute sa vie dans l’organisation de la DPJ, plus particulièrement à Sherbrooke et Magog du début des années 1990 jusqu’en 2005. Trouvant la retraite ennuyeuse, elle postule pour un emploi à temps complet à la DPJ du Grand Nord. Elle relance sa carrière professionnelle pendant quelques années avant de revenir s’installer dans une résidence pour retraités de Magog.

Michèle Plomer signe un septième roman. Elle a remporté plusieurs prix littéraires, dont le prix Québec-France 2010 avec «HKPQ». Sa trilogie «Dragonville», qui aborde son séjour de trois ans en Chine, a été un succès populaire.

En avril prochain, la romancière d’Eastman ira promouvoir son plus récent livre dans la région parisienne.