Fermeture forcée du Mont-Orford et Owl’s Head: une «bonne décision» qui fait mal

HIVER. La décision du gouvernement Legault de fermer les sites de rassemblement a été accueillie comme une douche froide par les gestionnaires des stations de ski de l’Estrie, qui étaient à quelques semaines près de signer une saison des plus exceptionnelles.

Plusieurs skieurs dévalaient d’ailleurs les pentes du Mont-Orford et de Destination Owl’s Head, dimanche, lorsqu’ils ont appris la nouvelle. Si certains trouvaient la décision trop drastique, suggérant plutôt la fermeture du chalet, d’autres croient que c’était la chose à faire.

C’est le cas notamment du président de la Corporation ski & golf Mont-Orford, Jacques Demers. «On avait commencé à s’adapter en fermant le bar et en enlevant quelques chaises dans le chalet. Mais avec l’évolution du virus, il fallait s’y attendre et pour moi, c’était la bonne chose à faire», insiste-t-il.

Pour Jacques Demers, il y avait aussi la question de la responsabilité. Malgré la mise en place de mesures pour limiter les contacts, les risques de contamination et de propagation demeuraient bien réels. «On ne voulait pas être responsable de la mort d’une personne. Actuellement, tout le monde a un rôle à jouer et chaque petit geste peut faire une différence. Je comprends les skieurs d’être déçus, mais s’ils veulent vraiment nous aider, les abonnements pour l’an prochain sont déjà en vente», suggère-t-il.

Sans pouvoir prédire la météo des prochaines semaines, les responsables avaient bon espoir d’opérer jusqu’à la mi-avril. Un mois supplémentaire qui aurait permis de signer une année exceptionnelle, de l’avis de M. Demers. «Il va falloir se contenter d’une année ordinaire, sans être déficitaire», prévoit le politicien.

 

Owl’s Head complètement fermé

Le directeur ventes et marketing de Destination Owl’s Head, François Leduc, confirme la fermeture temporaire de toutes les installations de la montagne située au Canton de Potton. «Nous ne connaissons pas la durée de cette suspension, admet-il. On se croise les doigts pour un retour sur les pentes, car nous avons amplement de neige. Nous comprenons néanmoins l’application des mesures sanitaires, car nous devons protéger la santé des employés et de la clientèle.»

Les revenus risquent donc d’être à la baisse, mais certains employés conserveront leur emploi en étant réaffectés à d’autres tâches.

La direction de la station insiste pour dire que les pentes sont totalement interdites pour le ski, la glissade et la randonnée alpine, pour des raisons apparentes de sécurité.

 

Jacques Demers au cœur de la tempête

En plus de son rôle à la montagne et ses fonctions de maire de Sainte-Catherine-de-Hatley, Jacques Demers est président de la Fédération québécoise des municipalités. Il se retrouve donc au cœur de la gestion entourant la pandémie, notamment sur le plan politique et gouvernemental.

Il avoue que les derniers jours ont donné droit à des situations pratiquement jamais vues. «On vient d’obtenir le droit de tenir des assemblées à huis clos et même à distance, de façon électronique, confirme-t-il. L’idée est d’éviter, comme c’est le cas aux séances des MRC, que tous les décideurs d’une région se retrouvent dans la même salle et prennent le risque d’être contaminés en même temps.»

«Malgré la situation, il faut que les élus poursuivent leur travail. Sans quoi, ça n’aura pas de bon sens de rattraper autant de retard», conclut-il.