Un appareil qui est devenu son «meilleur ami»

SANTÉ. Habituée de prendre soin des autres et de passer sous silence ses ennuis de santé, Chantal Desjardins a dû piler sur son orgueil au début du mois de février lorsqu’elle a pris la décision de lancer une campagne de financement visant à défrayer les coûts d’un appareil thérapeutique.

Travaillant en service de garde auprès des enfants, dont les sept dernières années à l’école primaire Brassard-St-Patrice, la Magogoise de 48 ans a été incapable de retourner au boulot lors de la dernière rentrée scolaire (août 2019), étant incommodée par de multiples douleurs.

C’est une blessure au nerf sciatique, combinée à une sarcoïdose pulmonaire (une maladie orpheline), qui l’a contrainte à l’inactivité.

Depuis quelques semaines, elle souffre également d’une déchirure du ménisque droit. «J’ai souvent été blessée ou forcée de m’arrêter quelque temps depuis ma jeunesse, en raison de divers problèmes pulmonaires. Mais cette fois, c’est peut-être l’épisode le plus difficile. L’automne dernier, je ne pouvais même pas marcher, ni faire de physio», explique-t-elle.

«Selon les médecins, je pourrais en avoir pour un an et demi ou deux ans avant d’être rétablie. Je dois être patiente, mais je vais quand même travailler fort pour devancer les pronostics», avoue celle que les enfants appellent Mme Chantalou.

Financement populaire

Si Chantal Desjardins se permet d’espérer une guérison plus rapide, c’est qu’elle profite depuis peu d’un nouvel appareil qui stimule la microcirculation sanguine. Grâce à des bandes de transmission, l’appareil agit sur pratiquement toutes les parties du corps, tout dépendant où on dirige le traitement. «Je m’offre des sessions de quelques minutes, plusieurs fois par jour. Je peux même l’utiliser en dormant. Et c’est très efficace, car ça diminue énormément la douleur. Ça a vraiment changé ma vie depuis que je l’utilise. Cet appareil est devenu mon meilleur ami», image-t-elle.

Parce que le coût d’acquisition de l’objet (9000 $) n’est pas défrayé par le système d’assurances, Mme Desjardins s’est contrainte à se tourner vers la plateforme GoFundMe pour le financer. «Quelqu’un m’a prêté l’argent pour en acheter un tout de suite, mais je dois quand même rembourser cette personne. Mon mari a dû prendre un deuxième emploi pour compenser le manque à gagner lié à mon arrêt de travail. Je ne veux surtout pas qu’il prenne un troisième boulot pour payer l’appareil», fait valoir la patiente magogoise.

Convaincue des effets thérapeutiques de son Bemer (nom du système), l’éducatrice en service de garde souhaite même en faire profiter à d’autres personnes. «Ça peut servir pour plusieurs problèmes de santé. J’ai souvent bénéficié de la bonté des gens; j’aimerais pouvoir rendre la pareille à d’autres personnes à mon tour», lance-t-elle avec empathie.

Ayant toujours eu le cœur à la bonne place et soutenue par sa foi, Chantal Desjardins avoue avoir reçu plusieurs leçons de vie au cours des derniers mois. «J’ai appris à lâcher prise sur plein de choses, comme le ménage. Ça n’a pas besoin d’être impeccable dans la maison, surtout quand on a de la difficulté à se déplacer.»

Et je commence juste à comprendre que s’occuper de soi, ce n’est pas égoïste», conclut-elle.