Les agricultrices québécoises et sénégalaises s’inspirent mutuellement

COOPÉRATION INTERNATIONAL. De retour d’une mission de coopération au Sénégal où elles souhaitaient partager leur expertise avec les femmes de ce pays, des agricultrices québécoises sont revenues au bercail avec le sentiment d’en avoir appris tout autant que leurs consoeurs sénégalaises.

Membre du contingent de 16 femmes issues de différentes régions, la Magogoise France Demers a pleinement profité de cette mission canado-sénégalaise, qui s’est déroulée du 10 au 25 janvier, sous l’égide de l’UPA (Union des producteurs agricoles).

D’autant plus qu’elle a eu la chance de vivre cette activité avec sa fille Marie-Josée Beauvais, nouvellement agronome au Saguenay.

«Nous n’allions pas là-bas dans le but de tout changer, mais bien d’aider les femmes à s’outiller dans leur travail agricole. Certaines de ces agricultrices avaient même suivi une formation au Québec à l’automne, et c’était l’occasion de faire le suivi avec elles», explique la copropriétaire de la ferme Magolait.

France Demers a fait plusieurs observations intéressantes lors de la mission de coopération au Sénégal. (Photo gracieuseté – Hélène Raymond/UPA DI)

«On a notamment contribué à l’aménagement de panneaux solaires pour aider la production. Les gens là-bas ont très peu de moyens. Ils ont aussi de très petites productions, souvent quelques vaches et quelques poules, mais ils réussissent à vivre avec ça», s’étonne Mme Demers.

«On aurait certainement des leçons à tirer de leur façon de vivre. Eux se contentent de ce qu’ils ont, mais nous, ça nous en prend toujours plus. Avec l’aide de la technologie, on peut travailler jour et nuit alors qu’au Sénégal, on arrête le boulot lorsqu’il fait noir. Ça permet de passer plus de temps avec sa famille», a constaté l’agricultrice magogoise.

S’il y a une facette cependant que France Demers déplore, c’est le peu de reconnaissance qu’on accorde aux Sénégalaises. «Ces femmes font pratiquement toutes les tâches pour apporter la nourriture à la maison et veiller à l’éducation des enfants. Là-bas, on les appelle «les femmes aux 1000 bras». Leur travail est vraiment important, mais il n’est pas reconnu à sa juste valeur», déplore celle qui est agricultrice depuis une trentaine d’années.