Nouvelles tensions entre des remorqueurs et la Ville de Magog

MAGOG. Après une période d’accalmie dans les derniers mois, l’animosité se fait de nouveau ressentir entre la Ville de Magog et Remorquage Orford. L’entreprise a récemment reçu un avis d’infraction l’ordonnant de cesser de stationner l’un de ses véhicules dans le secteur Southière en raison de plaintes répétées du voisinage.

Ce dossier avait fait couler beaucoup d’encre au début 2019, lorsque Magog avait émis un premier avertissement en ce sens. Une démarche qui avait vite été dénoncée publiquement par Remorquage Orford, dont les employés effectuent des gardes à partir de leur résidence.

Finalement, après discussions, la Municipalité avait opté pour le statu quo, en privilégiant la tolérance vis-à-vis ce type d’activité. Toutefois, on s’engageait à intervenir advenant des plaintes et c’est ce qui s’est produit dans ce cas précis.

«Notre plus récente intervention découle de plusieurs plaintes dans ce dossier. Il y a eu une période de tolérance, mais visiblement, le fait que l’entreprise utilise ce terrain résidentiel pour répondre à des appels de remorquage, à toute heure du jour, génère une grande insatisfaction du voisinage», constate Réal Girard, directeur de la planification et du développement du territoire.

«Chaque plaignant a ses motifs et ses raisons de se plaindre. Pour nous, si on constate que la plainte est fondée et que le règlement de zonage en vigueur n’est pas respecté, notre devoir est d’intervenir, comme on le fait couramment dans bien des dossiers», poursuit le fonctionnaire.

Réal Girard confirme qu’à l’heure actuelle, aucun projet de règlement n’est en cours d’élaboration pour encadrer davantage les véhicules commerciaux ou encore accommoder les remorqueurs.

 

Des impacts

La pilule est difficile à digérer pour le copropriétaire de Remorquage Orford, Nicholas Dostie. Depuis qu’il s’est conformé à l’avis de la Ville le 13 décembre dernier, il a dû apporter des changements qui engendrent des impacts majeurs sur ses affaires, à son avis.

«Puisque mon employé concerné ne peut plus attendre chez lui avec une remorqueuse, il lui faut au moins de 30 à 45 minutes supplémentaires pour répondre à un appel, déplore M. Dostie. Sans doute que je vais perdre des clients qui seront insatisfaits du service. Et si je demande à mes employés à rester au bureau pour attendre les appels, ils demanderont des augmentations salariales.»

«Je suis perdant sur toute la ligne. Pour moi, toutes ces plaintes à l’égard de mon entreprise, c’est carrément du harcèlement et je compte bien me défendre», lance l’homme d’affaires.

Au moment d’écrire ces lignes, ce dernier prévoyait envoyer des mises en demeure à la Municipalité et au plaignant en question pour obtenir des réparations financières.