Projet de loi entourant la location court terme: un citoyen met en garde la Ville de Magog

HÉBERGEMENT. Un citoyen de Magog met en garde la Ville de Magog face au projet de loi du gouvernement Legault qui vise à modifier les règles entourant la location de courte durée.

Albert Ouellet fait partie des citoyens qui ont dû endurer les activités d’apparence commerciale d’une voisine du secteur Venise, qui louait sa résidence sur une base régulière. Selon le citoyen, qui a interpellé les élus à ce sujet le 2 décembre dernier, la propriétaire visée réussissait à louer pour plus de 150 nuitées en seulement un mois.

Même si la Ville de Magog a obtenu un jugement en faveur dans ce dossier, le résident craint que le projet de loi du gouvernement incite d’autres propriétaires à se lancer dans l’hébergement touristique. «Le gouvernement veut permettre la location court terme, comme Airbnb, dans les résidences principales, déplore Albert Ouellet. De plus, les Municipalités ne pourront plus intervenir pour l’interdire par un règlement de zonage. Donc, tout le monde va pouvoir louer sa résidence, sans que les Villes puissent faire quelque chose. Il faut informer la population, car ça passe actuellement sous le radar.»

Albert Ouellet craint que ce problème, «qui n’est pas du tout plaisant pour les voisins», risque de s’aggraver si le projet de loi est adopté tel quel. Il demande aux élus de faire pression pour renverser la vapeur. «La Municipalité doit intervenir vivement avec les autres instances pour s’assurer qu’on ne perde pas le pouvoir de zoner chez nous. S’il faut que le gouvernement applique cette nouvelle mesure à l’ensemble du Québec, on se retrouvera avec des municipalités sans âme, où les activités économiques et sociales seront contrôlées par le gouvernement provincial», craint-il.

 

«C’est inacceptable»

À ce sujet, la mairesse Vicki-May Hamm s’est dite tout aussi préoccupée par ce qui se trame. Elle a d’ailleurs fait savoir qu’elle et ses confrères élus de la province comptent défendre leur point de vue lors de l’étude du projet de loi, prévue en janvier prochain.

«Tant pour l’Union des municipalités du Québec que la Fédération québécoise des municipalités, c’est inacceptable puisque l’usage de zonage, c’est notre compétence», a-t-elle répondu au citoyen.

«En plus, nous l’avons appris en travaillant des dossiers de location illégale. On se bat pour défendre l’intérêt des citoyens et de l’autre côté, on se fait dire que c’est l’intention du gouvernement. Non, ça ne passe pas, c’est certain», a conclu la première magistrate.