Des restaurateurs se lancent en affaires en pleine tempête

ÉLECTRICITÉ. Jean-François Pelletier et Magalie Rivard étaient impatients de débuter leur mandat comme nouveaux propriétaires du restaurant Rhum Antic, à Bonsecours. Ils étaient cependant loin de se douter qu’ils verraient autant d’action lors de leur premier week-end d’opération, en raison de la panne automnale du 1er novembre.

Quelques heures après avoir officiellement pris possession de leur nouveau commerce, vendredi dernier, M. Pelletier et Mme Rivard se sont retrouvés dans leur restaurant sans électricité, comme la totalité du village de Bonsecours.

Constatant qu’il n’y avait aucune génératrice pour se remettre en marche, le nouveau propriétaire est retourné à sa résidence d’Eastman pour y rapporter sa propre génératrice… et son tracteur. «Grâce à notre électricien, nous avons réussi à brancher tout ça ensemble et à fournir suffisamment de courant pour l’éclairage et les frigos. Et comme nos poêles fonctionnent au gaz naturel, nous étions prêts à reprendre du service dès le souper», a raconté le restaurateur.

Jean-François Pelletier a eu recours à son tracteur et sa génératrice personnelle pour rendre fonctionnel le Rhum Antic. (Photo gracieuseté)

«Les anciens propriétaires (André David et Hélène Bousquet) sont demeurés avec nous tout le week-end et on a vraiment apprécié leur présence. Semble-t-il qu’on a connu une fin de semaine record. Le dimanche, on a servi 167 déjeuners», s’étonne encore Jean-François Pelletier, qui avait retrouvé l’électricité dans la journée de samedi.

Malgré la charge de travail, celui-ci se réjouit d’avoir fait ses premières armes au resto dans des conditions inhabituelles. «Ce fut une façon extraordinaire de se lancer dans le bain et de faire connaissance avec les gens», estime-t-il.

«Nous avons manqué de pain à un certain moment et nous avons dû nous réapprovisionner au magasin général (de Bonsecours). Durant la panne, nous étions les deux seuls établissements du secteur à être éclairés. Ça me faisait penser à la crise du verglas. Des commerces comme les nôtres sont pratiquement des services essentiels dans une petite communauté», a-t-il constaté.

Une formule inchangée

Oeuvrant dans le domaine financier depuis plusieurs années, Jean-François Pelletier compte travailler les week-ends dans sa nouvelle entreprise, alors que sa conjointe Magalie Rivard, qui possède de l’expérience en restauration et en épicerie, sera sur place à temps plein pour assurer la gestion des opérations.

Les deux complices habitent à quelques minutes seulement du Rhum Antic, à Eastman.

Malgré le changement de direction, le couple d’entrepreneurs a promis que cette institution de la route 220 allait garder la même recette qui fait son succès depuis des décennies. «Le restaurant peut compter sur une clientèle fidèle et celle-ci n’a pas à s’inquiéter; il n’y aura aucun changement et tous les employés demeurent en poste. On essaie même de convaincre Hélène (l’ancienne copropriétaire) de rester travailler avec nous», confie M. Pelletier.

«La seule nouveauté qu’on prévoit, c’est l’aménagement d’une terrasse extérieure au printemps prochain», a laissé entendre l’homme d’affaires.