À quand des caméras de surveillance au centre-ville de Magog?

SURVELLANCE. Il ne date pas d’hier que le centre-ville de Magog est régulièrement la cible de vandalisme. Avec les millions actuellement investis dans la revitalisation, l’installation de caméras de surveillance pourrait-elle devenir la solution pour réduire ces méfaits et protéger davantage les biens privés et publics?

La question mérite d’être posée, aux dires du directeur de la Régie de police de Memphrémagog (RPM), Guy Roy. Tout en rappelant que ce choix relève de la Municipalité, et non de son organisation, il soutient que cet équipement aurait assurément des impacts positifs. «Dans certaines villes où il y avait d’importantes problématiques de criminalité, l’installation de caméras a aidé à restreindre les crimes et dissuader les auteurs à en faire», affirme-t-il.

«En contrepartie, à certains endroits, les citoyens trouvaient cela intrusif de se sentir constamment surveillé. Personnellement, je me demande bien ce que les gens ont à craindre d’être filmés s’ils n’ont rien à se reprocher. Pour quelqu’un qui prend sa marche ou qui magasine au centre-ville, ça ne fait aucune différence», croit le grand patron.

 

Beaucoup de méfaits et des moyens limités

Le taux de criminalité sur la rue Principale est loin d’être comparable à d’autres centres-villes, selon le directeur Roy. Toutefois, ce dernier constate que les méfaits demeurent encore «trop nombreux», notamment en haute saison où l’achalandage est plus important.

«Depuis trois ans, on reçoit en moyenne 24 plaintes pour du vandalisme durant l’été. Mais je dirais qu’en réalité, il y en facilement trois fois plus, estime-t-il. Les trois quarts du temps, les commerçants n’appellent pas pour un pot de fleurs cassé ou un graffiti sur un mur.»

«Ce ne sont pas des incidents graves, mais c’est frustrant pour ceux qui en subissent les conséquences, poursuit-il. Les commerçants font des efforts pour décorer leur façade et embellir le centre-ville, et malheureusement, ils en paient le prix.»

L’autre problème, toujours selon le directeur, est que les enquêteurs disposent de peu d’outils pour retracer les coupables qui commettent du trouble au centre-ville. Certains commerces sont dotés de caméras, mais parfois, l’équipement est désuet et même inutilisable en preuve. «Nos moyens sont très limités à l’heure actuelle, car on dépend complètement des autres. Je ne suis pas gêné de le dire, car c’est la réalité. D’où le fait que je crois qu’une analyse sérieuse mérite d’être faite par la Ville», suggère Guy Roy.

 

Une question qui demande réflexion

Interpellée sur la question, la mairesse Vicki-May Hamm soutient que le sujet n’a pas été discuté à la table du conseil municipal. Elle rappelle toutefois que le déploiement d’un tel système nécessite réflexion et prudence.

«Il faudrait s’assurer que l’information recueillie demeure confidentielle et soit gérée de façon sécuritaire. Il y a plusieurs éléments à considérer. Mais je n’ai rien contre l’idée. Lorsque ma fille a ouvert sa boutique au centre-ville, nous en avions installées pour se protéger. Mais d’en avoir sur la voie publique, c’est autre chose. Je sais que les avis sont très partagés», conclut Vicki-May Hamm.